Si les fleurs veulent être convaincantes auprès des papillons pour qu'ils dispersent leur pollen, elles ont tout intérêt à produire du nectar riche en acides aminés… Et ce n'est pas qu'une histoire de goût.

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    © Caroline LepageUn papillon qui savoure le verre de l'amitié offert par la fleur !

    © Caroline LepageUn papillon qui savoure le verre de l'amitié offert par la fleur !

    Il faut bien le reconnaître, si les fleurs multiplient les atouts de séduction (formes, odeurs et couleurscouleurs), c'est surtout pour attirer les pollinisateurs... Ne reculant devant aucun sacrifice, elles leur offrent même le verre de l'amitié : du nectar si concentré qu'il est une source d'énergieénergie considérable ! Ainsi, mouches, bourdons, abeilles, papillons etc. sont les cibles visées de ce jeu qui assure la reproduction des plantes.

    Depuis une trentaine d'années déjà, les scientifiques avaient constaté que le nectar des fleurs pollinisées par les papillons avait une forte teneur en acides aminés (AA). Ils en sont même venus à penser que ces splendides insectesinsectes avaient agi comme agents de sélection naturelle sur la composition du nectar de certaines fleurs. C'était un fait ! Une question restait néanmoins sans réponse : Pourquoi ? Ce sont deux chercheurs, Jovanne Mevi-Schütz et Andreas Erhardt, de l'Université de Bâle en Suisse, qui viennent de comprendre la subtilité de la chose... Ils ont voulu savoir si les papillons avaient ou non besoin de ces AA.

    L'azoteazote étant un constituant important des AA, ils ont élevé des papillons appelés Cartes Géographiques (Araschnia levana) dés le stade de chenilles sur des orties contenant soit beaucoup d'azote, soit peu. Après leur métamorphosemétamorphose, les papillons avaient à leur disposition du nectar de fleur riche en AA, ou au contraire sans AA. La réponse est arrivée au moment de la reproduction : les femelles élevées en conditions alimentaires (à l'état de chenilles) appauvries en azote pondaient bien plus d'œufs lorsqu'elles s'étaient alimentées de nectar riche en AA démontrant l'importance de ces moléculesmolécules pour la fécondité des papillons ! Plus d'explication en avril prochain avec la publication de cette étude dans la revue The American Naturalist. C'est aussi ça, le pouvoir des fleurs...