Pour la première fois au monde, des spermatozoïdes obtenus à partir de cellules souches embryonnaires ont fécondé un ovocyte et donné la vie. Cette réussite édifiante, obtenue sur des souris, devrait permettre aux scientifiques de mieux comprendre la formation des spermatozoïdes et, à terme, de traiter certains types d'infertilité. Mais avant cela, il faudra améliorer la technique, car elle est encore imparfaite…

au sommaire


    Pour la première fois, des spermatozoïdes obtenus à partir de cellules souches embryonnaires ont fécondé un ovocyte et donné la vie

    Pour la première fois, des spermatozoïdes obtenus à partir de cellules souches embryonnaires ont fécondé un ovocyte et donné la vie

    Par le passé, en utilisant divers facteurs de croissance, des chercheurs étaient déjà parvenues à produire des spermatozoïdes à partir de cellules souches embryonnaires. Néanmoins, aucun des gamètes mâles obtenus par ce biais ne s'était encore montré capable de féconder un ovocyte. Dernièrement, comme on l'apprend dans la revue Developmental Cell, cette étape majeure a été franchie par une équipe de l'université de Göttingen, en Allemagne, et de l'université de Newcastle, en Angleterre.

    Avant d'aboutir à ce résultat, les chercheurs ont ajouté à des cellules souches embryonnaires de souris de l'acideacide rétinoïque, un composé connu pour jouer un rôle dans le développement des spermatozoïdes et des ovocytes. Après 72 heures, ils ont constaté que certaines cellules en culture commençaient à présenter des structures proches de celle des spermatozoïdes, puis vérifié que celles-ci avaient bien connu une méioseméiose, cette division cellulaire se déroulant durant la gamétogénèsegamétogénèse.

    Pour tester le potentiel de fécondationfécondation des spermatozoïdes obtenus, l'équipe a ensuite injecté ces derniers dans des ovocytes de souris. Les embryonsembryons obtenus ont alors été placés dans des souris porteuses. Le taux de réussite est faible, mais le résultat est bien là : sur 210 ovocytes fécondés, 65 ont entamé une division cellulaire, et sept souris ont survécu à la naissance. Certaines d'entre elles sont mortes au bout de quelques jours, les dernières au bout de cinq mois. Leur espérance de vieespérance de vie était donc nettement inférieure à celle de l'espèceespèce, les souris vivant usuellement plusieurs années.

    La technique reste encore très imparfaite, mais cette première mondiale est porteuse d'espoirs. Mieux comprendre la manière dont sont produits les spermatozoïdes devrait permettre aux scientifiques de mettre au point de nouveaux traitements de l'infertilitéinfertilité.