Chez les humains également, l'exposition prénatale à des concentrations élevées de phtalates affecterait le développement du système reproductif mâle.

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    Les effets de ces plastifiants, que l'on retrouve dans les cosmétiques, pratiquement tous les produits en PVCPVC et de nombreuses peintures, étaient déjà bien connus chez les rongeursrongeurs, pour lesquels une diminution de la fertilité et de la production de spermatozoïdes, ainsi que des problèmes de descente de testicules ou de développement génital avaient été établis.

    Shanna Swan, de l'University of Rochester, et ses collègues ont mesuré les niveaux de neuf phtalates dans l'urine de femmes au cours de leur grossesse. Plus tard, ils ont examiné leurs 134 nourrissons garçons, âgés de 2 à 30 mois. Pour quatre types de phtalates (MEP, MBP, MBzP et MiBP), les chercheurs ont pu établir une relation entre l'importance de l'exposition et la diminution d'un indice mesurant la distance anogénitale, entre l'anusanus et la base du pénispénis, et une éventuelle descente incomplète des testicules.

    Pour les 25% de femmes présentant les niveaux de phtalates les plus élevés, la probabilité d'une distance anogénitale chez leurs bébés inférieure à la normale s'est ainsi révélée dix fois supérieure. Or selon l'étude, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives du National Institute for Environmental Health Sciences (NIEHS), les concentrations en phtalates mesurées chez ces femmes étaient inférieures à celles retrouvées chez un quart de la population féminine aux Etats-Unis.

    Ces résultats - les premiers du genre à confirmer ce qui a été constaté chez les rongeurs - appellent sans aucun doute de plus amples investigations au regard de la très large utilisation industrielle de ces composés.