Les ours polaires sont l’une des figures et victimes les plus emblématiques du réchauffement climatique qui touche le pôle Nord. Considérées comme vulnérables depuis 2015, plusieurs populations de ce superprédateur pourraient péricliter d’ici 2100 si rien n’est fait.


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    Depuis des années, des images d'ours polaires (Ursus maritimusUrsus maritimus) affamés ou coincés sur un petit morceau de glace font régulièrement le tour d'internetinternet et des médias. Et pour cause, le terrain de chasse de ces plantigrades subit de plein fouet le réchauffement climatique. La banquise arctique fond toujours plus en été et ne se reforme plus comme avant en hiver. Or, les ours polaires ont absolument besoin de la glace pour chasser les phoques, leur proie privilégiée.

    Les ours polaires sont menacés, ce n'est pas un scoop. Ils sont considérés comme « vulnérables » par l’IUCN depuis 2015. Une étude parue dans Nature Climate Change prédit que ce superprédateur pourrait disparaître des glaces du pôle Nord d'ici 2100 si la planète continue à se réchauffer.

    Les ours polaires ont besoin de la banquise pour chasser les phoques. © Lindsay RS, Flickr
    Les ours polaires ont besoin de la banquise pour chasser les phoques. © Lindsay RS, Flickr

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    L’ours polaire pourrait-il vivre en Antarctique ?

    Une période de jeûne trop longue

    Les chercheurs ont calculé les limites d'endurance des ours polaires à partir de leur consommation d'énergieénergie. Plus simplement, cela correspond au temps durant lequel un ours polaire peut jeûner ou réduire ses rations durant les mois d'été où la banquise est complètement fragmentée.

    « Ce que nous avons montré, c'est que nous perdrons la survie des oursons, donc les oursons naîtront mais les femelles n'auront pas assez de graisse corporelle pour produire du lait pour qu'ils passent la saisonsaison sans glace, » explique Steven Amstrup, chercheur américain à la tête de l'étude, à la BBC.

    Selon les régions considérées de l'Arctique, ces seuils d'endurances varient et ils pourraient déjà être atteints pour certaines sous-population d'ours polaires, notamment celles vivant le plus au sud du cercle polairecercle polaire. Les chercheurs ont voulu voir plus loin dans le futur. Selon un scénario où les émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre restent élevées, plusieurs populations d'ours polaires pourraient disparaître d'ici 2100. Seuls, les plantigrades vivant à l'extrême nord pourraient persister. Il reste encore près de 80 ans pour empêcher ce scénario de devenir une triste réalité ; la banquise est vitale pour les ours polaires, mais elle l'est aussi pour beaucoup d'autres espècesespèces.


    Les ours polaires auront-ils disparu du Canada dans 25 ans ?

    Article publié le 24 avril 2006 par Chirstophe Orly

    Le réchauffement climatique est une nouvelle fois pointé du doigt. Tim Flannery, chercheur au musée de Sydney en Australie, l'accuse de faire fondre la couverture de glace de l'Arctique à raison de huit pour cent par an, et de menacer à court terme les ours polaires qui y vivent. Selon lui, ces derniers pourraient avoir tous disparu du Canada dans 25 ans...

    La couverture de glace en Arctique réduit de 8 % par an<br>Les ours polaires sont les premiers menacés par ce changement...<br>(Crédits : www.art-screensavers.com)
    La couverture de glace en Arctique réduit de 8 % par an
    Les ours polaires sont les premiers menacés par ce changement...
    (Crédits : www.art-screensavers.com)

    Des signes qui ne trompent pas

    Les ours polaires auront-ils disparu du Canada dans vingt-cinq ans ? Pour Tim Flannery, un chercheur du musée de Sydney renommé pour ses travaux sur les mammifèresmammifères, cela ne fait aucun doute. En Arctique, la couche de glace dont les ours dépendent pour se nourrir et se reproduire fond de huit pour cent chaque année, et les mammifères manifestent déjà des signes évidents de dérèglement.

    Pour appuyer ses propos, Tim Flannery a recensé les preuves accumulées par les scientifiques qui étudient les ours polaires depuis les années 70 :

    • Par le passé, les ours polaires mettaient régulièrement au monde des triplés, alors qu'aujourd'hui les femelles ne mettent bas qu'un seul ourson ;
    • Le temps de sevragesevrage a également fondu comme neige au soleilsoleil, passant de 18 à 12 mois ;
    • Le poids moyen des ours a décliné de 15 % en vingt ans

    ;

    • Au printemps, les températures sont plus élevées, et la neige fond entre une et deux semaines plus tôt qu'il y a vingt ans. Aussi, les ours polaires sont contraints de chasser le phoque pendant une duréedurée plus courte et d'endurer une période de jeûne nettement plus longue.

     

    Canada et protocole de Kyoto

    La visite de Tim Flannery à Ottawa, la semaine dernière, coïncidait avec la déclaration de l'ancien premier ministre Brian Mulroney, qui avait appelé les hommes politiques canadiens à réagir face à la menace du réchauffement climatique. Cette intervention faisait suite à l'annonce du gouvernement actuel selon laquelle le Canada ne pourrait pas respecter dans l'immédiat ses engagements pris dans le cadre du protocole de Kyotoprotocole de Kyoto.

    « Le Canada m'avait habitué à mieux. A mes yeuxyeux, ce serait une tragédie s'il ne respectait pas ses obligations internationales », a commenté Tim Flannery. Et d'ajouter que, selon lui, le meilleur moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre est d'appliquer le principe du « pollueur payeur ».