Lors de la diffusion sur TF1 du 2ème épisode de l'émission Koh Lanta, près de 7 millions de téléspectateurs ont pu observer des participants tuant, cuisinant et consommant des Puffins Fouquets (Puffinus pacificus), une espèce fragile et intégralement protégée en Nouvelle-Calédonie. Ces faits se seraient produits à plusieurs reprises au cours du tournage. La LPO et le WWF condamnent de tels agissements, effectués pour satisfaire une certaine forme de « télé réalité ». Ces exactions sont doublement condamnables car deux délibérations provinciales protègent à la fois les oiseaux et leurs terriers.

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    Un "Puffinus pacificus" espèce protégée, nichant sur le sol, donc très fragile. De nombreux oiseaux ont été abattus et mangés lors des 40 jours de tournage..

    Un "Puffinus pacificus" espèce protégée, nichant sur le sol, donc très fragile. De nombreux oiseaux ont été abattus et mangés lors des 40 jours de tournage..

    Cette année, l'émissionémission de télé-réalité Koh Lanta, mettant en concurrence sur des îles « désertes » des candidats sensés alors « survivre » avec les « moyens du bord » est allée trop loin. Au cours du deuxième épisode diffusé vendredi 8 juillet en France et dimanche 10 juillet en Nouvelle-Calédonie sur la chaîne privée TF1, les candidats ont capturé vivants, puis tués des Puffins Fouquets, espèceespèce intégralement protégée en Nouvelle-Calédonie, en pleine période de nidification. En effet, la Nouvelle-Calédonie abrite plus d'un tiers (soit environ 50 000 couples reproducteurs) de la population mondiale de Puffins Fouquets, appelés localement pétrels. Ces oiseaux sont vulnérables du fait de la réduction de leur habitat.

    Dans le même temps, un candidat de l'émission mettait à mal une chèvre appartenant à un troupeau et qui plus est, prêt de mettre bas, sans aucun état d'âme, ni aucune conscience de l'acte commis. Récupérée à temps par l'équipe de tournage, la chèvre a ainsi été épargnée, contrairement au triste sort réservé aux Puffins. Comment, dans un même temps, interdire la consommation de cette chèvre - ce qui est tout à fait justifié - et permettre que soient mis à mort des oiseaux protégés, incapables de se défendre une fois qu'ils sont au sol ?

    Comment TF1 peut-elle se prévaloir de vouloir respecter la nature, tout en décidant de diffuser de telles émissions, qui en deux heures de temps, peuvent conduire près de 7 millions de téléspectateurs à penser que la nature est un bien que l'on peut saccager sans état d'âme ? C'est bafouer le travail des associations locales, comme la Société Calédonienne d'OrnithologieOrnithologie (SCO), qui se battent depuis de nombreuses années pour la préservation de la biodiversitébiodiversité calédonienne.

    D'après nos informations, des Puffins auraient été consommés tout au long des 40 jours de tournage. D'autres espèces ont également été touchées : bénitiers, chauves-sourischauves-souris. Aujourd'hui le mal est fait, mais il ne saurait rester impuni. Il faut rappeler que la Nouvelle-Calédonie possède des écosystèmesécosystèmes magnifiques mais fragiles.

    Territoire grand comme la Picardie, elle compte autant d'espèces animales et végétales endémiquesendémiques que toute l'Europe continentale. Selon l'UICN France (Union mondiale pour la nature), la Nouvelle-Calédonie abrite en effet 2423 espèces de plantes et 111 espèces terrestres uniques au monde (dont 23 espèces d'oiseaux). Cet archipelarchipel du Pacifique Sud constitue l'un des 25 points chaudspoints chauds de biodiversité de la planète, c'est-à-dire une zone très riche et très menacée dont la protection est reconnue comme prioritaire au niveau mondial.

    De nombreux téléspectateurs ont déjà manifesté leur mécontentement auprès de TF1. Il leur a notamment été répondu par le « Service Accueil des Téléspectateurs » que la Ligue pour la Protection des Oiseaux ne considérait pas ce puffin comme protégé.

    La LPOLPO, qui n'a même pas été consultée par TF1, dément formellement cette affirmation et demande à TF1 de rectifier immédiatement les propos tenus.

    Par ailleurs, la LPO a saisi le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) pour qu'il soit donné suite à cette affaire. Enfin, la LPO engagera une action en justice contre TF1 et les producteurs de l'émission (la société Adventure Line Production).