Le processus qu'est l'évolution biologique est l'un des plus lents de la nature. L'intervention de l'homme peut cependant induire une accélération de ce processus. C'est ce que suggère une étude menée sur une espèce de poisson, dénommée Cynotilapia afra.

au sommaire


    Le Cynotilapia afra à une évolution très rapide. Suite à l'intervention de l'homme, ce poisson a évolué en moins de vingt ans, en deux populations génétiquement distinctes.Crédit : http://www.fen-net.de

    Le Cynotilapia afra à une évolution très rapide. Suite à l'intervention de l'homme, ce poisson a évolué en moins de vingt ans, en deux populations génétiquement distinctes.Crédit : http://www.fen-net.de

    Chez beaucoup d'animaux, la formation de nouvelles espècesespèces prend des milliers d'années. Les poissonspoissons cichlidés sont pour leur part connus pour avoir un rythme rapide d'évolution. Les cichlidés du Lac Malawi (Afrique) auraient engendré 1000 espèces en seulement 500.000 ans.

    Dans les années 60, des individus de l'espèce Cynotilapia afra ont été involontairement introduits dans le Mitande Point, un site du Thumbi West, une île du lac. En 1983, l'espèce n'avait pas bougé du Mitande Point. Mais lorsque J. Todd Streelman et ses collègues du Georgia Institute of Technology vinrent sur l'île en 2001, la situation avait changé : Cynotilapia afra avait évolué, en moins de vingt ans, en deux populations génétiquement distinctes et différemment colorées, une située dans la partie nord de l'île et l'autre dans la partie sud.

    Il s'agit d'un exemple fort d'évolution induite par l'homme, constate Streelman. Ce cas s'ajoute à une liste incluant le saumonsaumon, les mouches et les plantes, pour lesquels l'action humaine a induit une évolution à un rythme qui n'avait jamais été observé auparavant.

    L'étude sur le sujet est publiée dans l'édition du 13 août de la revue Molecular Ecology.