Qui n'a jamais pris une feuille dans la main pour la découper suivant ses nervures et dessiner un motif suivant son envie ? Depuis fort longtemps, les biologistes se demandent quelles règles régissent l'aspect de ces réseaux de veines, dans lesquelles circule la sève. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'université d'Alberta suggère que les mécanismes impliqués sont les mêmes que ceux qui contrôlent la formation des branches et des racines…

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    Quelles règles régissent la formation des nervures et le motif qu'elles arborent ?<br /> (Crédits : Jon Sullivan/pdphoto.org)

    Quelles règles régissent la formation des nervures et le motif qu'elles arborent ?
    (Crédits : Jon Sullivan/pdphoto.org)

    Les biologistes savent depuis plusieurs années qu'une hormone nommée auxine - ou acideacide indole 3-acétique - stimule le développement des nervures. A l'aide d'un marqueur fluorescent, l'équipe menée par Enrico Scarpella, de l'université d'Alberta, a posé une balise sur la protéine transportant l'auxine et a pu suivre son trajet au cours de la formation des nervures.

    Les biologistes ont ainsi découvert que, à l'intérieur de chaque veine, des cellules permettent de faire circuler l'auxine dans deux directions opposées. Ils ont également montré, et ce pour la première fois, que l'épidermeépiderme des feuilles joue un rôle important dans le transport de l'hormone et la formation des nervures.

    Par le passé, lorsque des biologistes avaient avancé que les veines se comportaient comme des canaux dans lesquels « coulait » l'auxine, des voix s'étaient élevées pour faire remarquer que certaines feuilles présentaient des nervures non pas continues mais en pointillés. Enrico Scarpella et ses collègues ont montré que ces singularités ne pouvaient être observées que sur des feuilles matures et que, à un stade antérieur, les veines adoptaient tout de même un profil continu.

    D'après les chercheurs, les mêmes mécanismes régiraient la formation des nervures sur les feuilles et celles des branches et des racines : les feuilles seraient en quelque sorte des modèles d'arbresarbres en deux dimensions.

    Selon Enrico Scarpella, ces résultats pourraient mener à une meilleure compréhension et à une meilleure maîtrise du développement des plantes. « Nous pourrons peut-être demander à ce qu'il y ait plus de feuilles ici, plus de branches là, voire plus de fleurs. »