2005 est une année riche en émotion ornithologiques : après l'annonce de la redécouverte du Pic à bec d'ivoire aux États-Unis, après celle de la découverte du Grisin de São Paulo au Brésil, des scientifiques colombiens, américains et danois viennent de publier en avril 2005 dans la revue The Auk la première description d'un passereau dans la Cordillera Central en Colombie appelé Mérulaxe de Stiles Scytalopus stilesi.

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    Le Mérulaxe de Stiles (Scytalopus stilesi) vient d'être décrit

    Le Mérulaxe de Stiles (Scytalopus stilesi) vient d'être décrit

    Les vocalises se distinguent très clairement de celles de tous les autres taxa connus du genre Scytalopus.

    Le Mérulaxe de Stiles est dépendant des forêts montagnardes d'altitude moyenne (entre 1.420 et 2.130 m) nommées "forêts humides pré-montagnardes" (Holdridge 1967) ou "forêts sub-andines" (Cuatrecasas 1958). Ces forêts connaissent des températures moyennes douces pendant toute l'année (17.0 à 22.0°C).

    Elles subissent des périodes "sèches" au début et au milieu de l'année (Wie 1995); les précipitationsprécipitations annuellesannuelles varient régionalement de 2.500 à 4.500 millimètres. Ces forêts de mi-altitude sont caractérisées par une diversité exceptionnelle d'arbresarbres et d'épiphytes. Les familles d'arbres les plus représentées sont les Lauracées, les Moracées, les Clusiacées, et les Myristicacées. Bien qu'il n'y ait aucun genre, les palmiers Dyctiocarium lamarckianum, Weinia spp., et Geonoma spp., ainsi que les fougèresfougères arborescentes (Cyatheacées) sont des composants floristiques caractéristiques dans certains secteurs.

    Les arbustes Mélastomatacées et Rubiacées et les épiphytes vasculaires (particulièrement les Aracées) sont abondants en sous-boisbois. Les Broméliacées terrestres sont localement communes, et le bambou Chusquea est localement abondant sur les crêtes, dans les zones dégradées, les clairières, et les lisièreslisières. A Antioquia, la canopéecanopée atteint 6 à 7 m sur les crêtes, 15 à 17 m sur les versants, et 22 à 24 m dans les vallées, avec des arbres émergentsémergents à 30-32 m (Cuervo et al. 2001). A Risaralda, la canopée atteint 21 m en moyenne, avec des arbres à 45 m (Renjifo 1999, 2001).

    Il a été estimé que le Mérulaxe de Stiles a perdu 63% de son habitat originel. Cette perte d'habitat a eu lieu sur plusieurs siècles, et nous pensons qu'il est peu probable que 30% de l'habitat restant soit détruit dans les 10 années à venir.