Il est déjà certain que la pollution est largement en cause dans les allergies, les problèmes pulmonaires et cardiaques, ainsi que dans certains cancers. Voilà qu'elle pourrait également faire grossir : Une étude menée à Nancy par les chercheurs de l'ENSAIA a montré une relation entre le surpoids et certains polluants chez les souris.

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    Une équipe de chercheurs en nutrition humaine de l'ENSAIA (École Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires) de Nancy indique que certains types de polluants pourraient faire grossir en bloquant la sortie des lipides des cellules adipeuses.

    Les travaux pour une thèse menée par un chercheur, Philippe Irigaray, sur des souris, ont montré qu'un certain type de polluants (benzo pyrène ou la dioxine), émis par les moteurs de voituresvoitures, les barbecues ou les usines d'incinération, opéraient comme des bêta-bloquants sur les cellules adipeuses.

    « Le système de sortie des acides gras de la cellule est bloqué et les adipocytes ou cellules adipeuses se multiplient », explique Luc Méjean, professeur de nutrition humaine et ancien directeur de recherches à l'ENSAIA.

    L'expérience a été menée en injectant des moléculesmolécules polluantes liposolubles aux rongeursrongeurs. En deux semaines, des souris de 25 g ont pris un gramme, soit l'équivalent de 2 kilos pour un humain adulte.

    « La dose de polluants administrée était 100 fois plus faible qu'une dose toxique mais équivalente à une exposition qu'on peut trouver à 100 mètres d'une autoroute », a encore souligné le professeur Méjean qui entend prolonger l'étude par une recherche sur un échantillon de population en fonction d'un certain degré d'exposition.

    Outre un éventuel facteur d'obésitéobésité, ces molécules béta-bloquantes peuvent expliquer la montée des allergiesallergies et de l'asthmeasthme, souligne encore l'étude.

    « Beaucoup de travaux sont menés sur le transfert de polluants dans la chaîne alimentairechaîne alimentaire. En revanche, il en reste énormément à réaliser pour voir ce que les aliments nous apportent en terme de santé, que ce soit en fonctionnalité négative ou positive ! », a affirmé encore Luc Méjean.