Depuis son siège de Bâle, le groupe pharmaceutique suisse Roche a annoncé avant-hier son intention de desserrer sa mainmise sur le médicament antiviral Tamiflu. Découvert par le laboratoire californien Gilead, la licence exclusive pour la fabrication et la commercialisation de ce médicament lui appartenait depuis 1999.

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    D'après l'Organisation Mondiale de la SantéOrganisation Mondiale de la Santé, l'offre actuelle de Tamiflu, considéré comme la première ligne de défense contre la grippe aviaire, serait insuffisante face à une éventuelle pandémie qui verrait ce virus contaminer l'homme.

    "Nous pensons qu'il y a une nécessité de santé publique qui commande d'examiner la chose et nous l'examinerons avec encore plus d'intensité dans les jours qui viennent", a déclaré dernièrement Mike Ryan, directeur de l'OMS pour les alertes épidémiques et pandémiques. "Nous examinons avec ce fabricant tous types de questions sur la manière d'accélérer la production, sur les accords de licences et autres".

    La pressionpression de l'OMS et les commandes massives des gouvernements qui ont suivi ses recommandations (selon ses dires, à ce jour, Roche aurait reçu des commandes de plus de 40 pays) ont poussé le laboratoire suisse à annoncer son intention de doubler sa production cette année et l'année prochaine, avec dans un premier temps la constructionconstruction d'un nouveau site aux Etats-Unis dans les semaines à venir, mais surtout à envisager la possibilité d'octroyer des licences pour répondre au plus vite aux besoins. William Burns, chef de la division pharmaceutique de Roche, a déclaré à ce sujet : "Nous sommes préparés à discuter de toutes les options valables, y compris l'octroi de licences secondaires" pour accroître la production du médicament Tamiflu.

    Cipla, fabricant indien de génériques, est déjà sur les rangs. Son objectif serait d'être prêt à déployer d'ici trois mois un générique du Tamiflu dans les pays en voie de développement. "Le monde entier en a besoin et il y a une énorme pénurie", s'est justifié dans le Financial Times Amar Lulla, un responsable de Cipla.

    Malgré les inquiétudes soulevées par la probable identification par une équipe de chercheurs d'une souche du virus H5N1virus H5N1 résistante au Tamiflu, ce produit est encore considéré comme le plus efficace pour prévenir la propagation de la grippe aviaire dans la population.