L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 18 novembre un rapport historique qui indique comment la recherche et l'innovation pharmaceutiques pourraient permettre de mieux répondre aux besoins sanitaires et de mieux faire face aux maladies émergentes en Europe et dans le monde.

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    L'avenir des médicaments en Europe et dans le monde

    L'avenir des médicaments en Europe et dans le monde

    Publié sous le titre Priority Medicines for Europe and the World et commandé par le gouvernement néerlandais, qui assume actuellement la présidence de l'Union européenne (UE), ce rapport dresse une liste de médicaments prioritaires en Europe et dans le reste du monde en tenant compte du vieillissement de la population européenne, de la progression des maladies non transmissibles dans les pays en développement et des maladies qui persistent malgré l'existence de traitements efficaces. Il cerne les insuffisances de la recherche et de l'innovation concernant ces médicaments et recommande des mesures d'incitation et des solutions pour combler les lacunes.

    C'est actuellement la loi du marché qui sert de moteur à la recherche-développement pharmaceutique, le principal mécanisme de financement étant le brevetage et la protection des prix. Résultat : les besoins sanitaires ne sont pas tous satisfaits.

    Le rapport recense les maladies pour lesquelles il n'existe aucun traitement, les traitements sont inadaptés ou ne sont pas mis à la disposition des malades. Les menaces pour la santé publique comme la résistancerésistance aux antibactériens ou les pandémies de grippe, contre lesquelles les traitements et les moyens de préventionprévention actuels seront vraisemblablement sans effet, réclament elles aussi des mesures immédiates.

    "Ce rapport met en évidence les lacunes et les solutions possibles. Il vient à point nommé pour un continent où la population vieillit et est confrontée à des problèmes de santé de plus en plus nombreux, et dans un monde où les menaces anciennes et nouvelles ne connaissent plus de frontières", commente le Dr LEE Jong-wook, Directeur général de l'OMS, qui s'est rendu cette semaine au Mexique pour le Sommet ministériel sur la recherche en santé.

    Les auteurs du rapport indiquent par ailleurs comment les médicaments efficaces pourraient être mieux distribués aux malades. Les médicaments en associations fixes (plusieurs principes actifs dans un seul comprimé) méritent d'après eux une plus grande place dans la recherche-développement. Enfin, ils s'intéressent à plusieurs groupes en particulier comme les enfants, les femmes et les personnes âgées, qui ont souvent été négligés dans le développement des sciences et de la médecine.

    Le rapport répertorie 17 maladies prioritaires :

    • Futures menaces pour la santé publique : infections découlant de la résistance aux antibactériens, pandémies de grippe ;
    • Maladies nécessitant de meilleures formes galéniques : maladies cardiovasculaires (prévention secondaire), diabètediabète, hémorragie du post-partum, infection à |cb53caa7fbed93108edc54d91c7c1bfb|/SIDASIDA chez l'enfant, dépression chez les personnes âgées et les adolescents ;
    • Maladies pour lesquelles il n'existe pas de marqueurs biologiques : maladie d'Alzheimermaladie d'Alzheimer, arthrosearthrose ;
    • Maladies nécessitant des travaux de recherche fondamentale et appliquée : cancercancer, accident vasculaire cérébralaccident vasculaire cérébral ;
    • Maladies ou domaines négligés : tuberculosetuberculose, paludismepaludisme et autres maladies infectieuses tropicales telles que la trypanosomiasetrypanosomiase, la leishmanioseleishmaniose et l'ulcère de Buruliulcère de Buruli, vaccinvaccin anti-VIH ;
    • Maladies dont la prévention est particulièrement efficace : pneumopathiepneumopathie chronique obstructive, y compris le sevragesevrage tabagique, troubles liés à la consommation d'alcoolalcool (maladies alcooliques du foiefoie et dépendance à l'alcool).

    D'après le rapport, l'Europe, forte de son expérience en matièrematière de services sociaux et de systèmes universels de protection sociale, peut et devrait jouer un rôle directeur dans le domaine de la santé publique à l'échelle mondiale. Dans beaucoup de pays en développement, les classes défavorisées souffrent de plus en plus de maladies chroniques courantes en Europe telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies liées au tabagisme et les troubles mentaux comme la dépression. Les dix pays qui ont rejoint l'UE en 2004 connaissent en outre d'autres problèmes de santé publique.

    Pour un certain nombre de maladies qui touchent la population de tous les pays membres de l'UE (la maladie d'Alzheimer et plusieurs cancers par exemple), il n'existe pas encore de traitement médicamenteux sûr et efficace. Certaines maladies (par exemple le cancer du seincancer du sein) offrent d'importants marchés potentiels et la recherche pharmaceutique est a priori intense pour certaines classes thérapeutiques. Pour d'autres catégories de médicaments, il y a peu de malades (par exemple la mucoviscidosemucoviscidose) ou l'industrie pharmaceutique axée sur le marché n'investit pas dans la recherche-développement (par exemple de nouveaux médicaments antituberculeux).