L'Anses a été saisie pour évaluer le risque de transmission du virus de la variole du singe par des aliments contaminés. Quelle est sa conclusion ?


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    La Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de l'alimentation (DGAL) ont saisi l'Anses (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) pour qu'elle évalue le risque de transmission du virus de la variole du singe par les aliments. En effet, dans les pays africains où le virus est endémiqueendémique, la plupart des contaminations ont lieu par le biais d'un contact avec un animal sauvage contaminé, et plus rarement lors de la préparation ou la consommation de viande de brousse contaminée. Quelques études décrivent l'apparition de cas de variole du singe qui semblent avoir pour origine la manipulation ou la consommation de viande contaminée, mais ces dernières ne sont pas assez robustes pour que la transmission de maladie par ce biais-là soit avérée. Quel est le risque en France ?

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    La conclusion de l'Anses va dans le même sens, si ce mode de transmission n'est pas avéré, il ne peut pas être totalement exclu. En France, l'importation de viande de brousse pour une distribution à grande échelle est illégale et si des personnes peuvent en rapporter de l'étranger pour leur consommation personnelle, le risque qu'elles se contaminent en la cuisinant est faible. 

    D'autres denrées alimentaires pourraient être contaminées par un manipulateur malade, surtout s'il présente des lésions cutanées, ou par une surface contaminée. Pour que cela soit possible, l'Anses a établi une suite d'évènements nécessaires à la transmission (voir ci-dessous). Si l'une de ces étapes échoue, alors la probabilité que le consommateur contracte la variole du singe suite à une exposition alimentaire est nulle.

    Les conditions requises pour que la transmission du virus de la variole du singe suite à la manipulation ou la consommation d'aliments soit avérée. © Anses
    Les conditions requises pour que la transmission du virus de la variole du singe suite à la manipulation ou la consommation d'aliments soit avérée. © Anses

    Des règles d'hygiène à respecter

    Il y a peu d'information sur la persistance du virus de la variole du singe sur les surfaces et les denrées alimentaires, mais en laboratoire, ce dernier reste stable lorsqu'il est conservé à 4 °C. On peut donc supposer, par extrapolation, qu'il survivrait dans le réfrigérateur d'un particulier. En revanche, le virus est inactivé par la cuisson (au minimum 12 minutes à 70 °C). À partir de ces éléments, l'Anses conclut que « le risque de transmission du MPXV (monkeypox virus, ndlr) par des aliments (autres que la viande de brousse) reste une hypothèse et qu'une telle occurrence n'a jamais été rapportée ».

    L'Anses rappelle le respect strict des règles d'hygiène dans la restauration ou l'industrie agro-alimentaire, aussi bien pour le personnel que pour la désinfection des locaux. Elle recommande aussi aux entreprises concernées de sensibiliser leurs employés aux symptômessymptômes de la variole du singe pour qu'ils soient pris en charge et isoler le plus rapidement possible s'ils la contractent.