L'idée était déjà dans les tuyaux mais cette fois-ci, la gestation est terminée pour ces chercheurs français qui viennent de déposer cette semaine le brevet d'un candidat vaccin contre la Covid-19, administré par voie nasale, bloquant l'infection à son stade initial.


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    Selon l'Institut national de recherche pour l'agricultureagriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), les tests pré-cliniques de ce vaccin à base de protéines virales, encapsulées dans des nano-particules à base d'amidon et de lipides, ont montré des résultats « très positifs » sur des souris et des hamsters dorés. Ces résultats n'ont toutefois pas encore été publiés dans une revue scientifique.

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    Selon l'Inrae et l'université de Tours, la plus-value de ce vaccin réside dans sa capacité à couper la transmission entre individus, en agissant directement sur la muqueuse nasale. « Contrairement aux vaccins intra-musculaires, seuls les vaccins à administration par voie nasale seraient capables d'éviter la présence de virusvirus dans le neznez, stade initial de l'infection. Ils induisent en effet une immunité au niveau des muqueuses nasales, porteporte d'entrée et lieu de multiplication du virus », expliquent les chercheurs dans un communiqué.

    Image du site Futura Sciences

    Spray nasal ou embout adapté sur une seringue, différentes recherches sur un vaccin anti-Covid-19 ont exploré la voie de l'administration nasale pour bloquer le virus dès son contact avec les muqueuses du nez. © I Viewfinder, Adobe Stock

    Des résultats prometteurs sur les animaux

    « Les expériences ont montré que le vaccin arrête très précocement la transmission. Je travaille sur des animaux qui sont infectés : deux jours après, je constate que la charge viralecharge virale dans les poumonspoumons est explosive. Si je regarde la même chose sur les animaux qui ont été vaccinés et infectés, je ne retrouve aucune trace du virus dans les poumons » , précise la responsable de l'équipe de recherche BioMAP Isabelle Dimier-PoissonPoisson.

    Ce vaccin sans adjuvantadjuvant, qui s'appuie sur des chercheurs et industriels basés en France, pourrait aussi servir de rappel dans la population déjà vaccinée « afin d'éviter la transmission de la maladie ». Selon la chercheuse, BioMAP a réussi à obtenir « 100 % de survie » sur des souris vaccinées, puis infectées par la Covid-19Covid-19, contre « 100 % de mortalité » sur des souris non-vaccinées.

    L'équipe de recherche espère démarrer dès l'automneautomne la phase de production en vue d'une phase clinique lors du deuxième semestre 2022. La mise sur le marché est prévue pour 2023. « Techniquement, le vaccin sera administrable à l'aide d'un petit adaptateur placé au bout d'une seringue sans aiguille, permettant une diffusiondiffusion au sein de la cavité nasale », a précisé l'Inrae.

    Le travail de l'équipe BioMap de l'Inrae et de l'université de Tours se fonde sur un vaccin nano-particulaire mis au point contre la toxoplasmosetoxoplasmose, avec « une efficacité à 100 % sur les primatesprimates ».

    Interview d'Isabelle Dimier-Poisson, professeur des Universités, responsable de l’équipe de recherche BioMAP Inrae-Université de Tours en charge du projet de vaccin. @ Inrae, YouTube