Des données en « vie réelle » indiquent que le vaccin Pfizer reste efficace pour empêcher les infections des variants anglais et sud-africain, ainsi que pour prévenir les formes graves de la maladie.


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    Depuis début 2021, les variants anglais (B.1.1.7) et sud-africain (B.1.351) ont provoqué deux vaguesvagues épidémiques successives au Qatar. Au plus fort des contaminations, en mars et avril 2021, le variant anglais représentait 44,5 % des nouveaux cas de Covid-19, et le variant sud-africain 50 %. Une situation sanitaire qui a permis aux scientifiques du Weill Cornell Medicine de Doha d'estimer l'efficacité du vaccin PfizerPfizer pour limiter l'infection et la maladie causées par ces deux variants. Ils publient leurs résultats dans une correspondance du The New England Journal of Medicine.

    L'efficacité du vaccin Pfizer sur l'infection et les formes sévères de la Covid-19 provoquées par les variants anglais et sud-africain. © Laith J. Abu-Raddad, et al. NEJM
    L'efficacité du vaccin Pfizer sur l'infection et les formes sévères de la Covid-19 provoquées par les variants anglais et sud-africain. © Laith J. Abu-Raddad, et al. NEJM

    Le vaccin Pfizer ne perd pas son efficacité face aux variants

    L'étude a comparé l'incidence des infections et des formes graves de la Covid-19 entre une cohorte de personnes vaccinées et non vaccinées pour estimer l'efficacité de la formule de Pfizer sur ces deux points. Lorsque la protection vaccinale est totale, soit à partir de 14 jours après la seconde dose, le vaccin Pfizer est efficace à 89,5 % pour limiter les infections du variant anglais et à 75 % pour le variant sud-africain. Quel que soit le variant à l'origine de la Covid-19, le vaccin est efficace à 100 % pour prévenir les formes graves de la maladie.

    La capacité du variant sud-africain à échapper au système immunitairesystème immunitaire a été décrite de nombreuses fois, et se traduit par une efficacité moins importante du vaccin Pfizer pour contrer l'infection. Mais il demeure efficace pour prévenir les formes graves de la maladie.

    Les habitants du Qatar ont accès à la vaccinationvaccination depuis le 21 décembre 2020. Selon les derniers chiffres, plus de 60,4 % des 2,4 millions de Qataris ont reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid. Ces derniers jours, le nombre de nouvelles contaminations est en chute libre dans cet émirat de la péninsulepéninsule arabique : 384 au 10 mai, contre 964 au 10 avril.

    Face à ces résultats, Pfizer a indiqué à l'AFP ne pas vouloir pour le moment changer la formule de son vaccin pour l'adapter aux variants. La firme a d'ailleurs obtenu l'autorisation d'utilisation d'urgence de la FDAFDA pour vacciner les 12-15 ans, chez lesquels le vaccin est efficace à 100 %.


    Le vaccin de Pfizer est bel et bien efficace contre le variant anglais

    Article publié le 1 février 2021 par Julie KernJulie Kern

    Des tests in vitroin vitro réalisés par Pfizer indiquent que les anticorpsanticorps produits par la vaccination neutralisent le variant anglais du SARS-CoV-2SARS-CoV-2.

    Les scientifiques de Pfizer et BioNTech ont testé la capacité neutralisante des anticorps produits par le vaccin Cominarty (BNT162B2) sur le variant B.1.1.7 du SARS-CoV-2, appelé aussi « variant anglais ». Les résultats de cette expérience très attendue sont parus le 29 janvier 2021 sous la forme d'un rapport publié par Science. Le sérumsérum de 40 patients -- 26 âgés de 23 à 55 ans et 14 âgés de 57 à 73 ans -- a été prélevé après la deuxième dose vaccinale.

    Pour éprouver la capacité neutralisante de ces anticorps, les scientifiques ont synthétisé des pseudovirus qui expriment les protéinesprotéines de la souche de Wuhan ou les protéines du variant B.1.1.7. Cette expérience de neutralisation leur a permis de déterminer la quantité moyenne d'anticorps nécessaire pour neutraliser 50 % de chaque pseudoparticule virale.

    L'expérience de neutralisation qui a permis de déterminer le titre d'anticorps nécessaire pour neutraliser 50 % des pseudovirus portant les protéines de la souche de Wuhan et de B.1.1.7 chez les sujets jeunes, (à gauche), les sujets vieux (au milieu) et tous les sujets (à droite). © Alexander Muik et <em>al. Science</em>
    L'expérience de neutralisation qui a permis de déterminer le titre d'anticorps nécessaire pour neutraliser 50 % des pseudovirus portant les protéines de la souche de Wuhan et de B.1.1.7 chez les sujets jeunes, (à gauche), les sujets vieux (au milieu) et tous les sujets (à droite). © Alexander Muik et al. Science

    Les anticorps vaccinaux produits par BNT162b2 neutralisent le variant anglais

    Leurs résultats montrent que la quantité moyenne d'anticorps neutralisants efficaces contre le variant B.1.1.7 est très légèrement réduite chez les patients les plus jeunes (âgés de 23 à 55 ans), par rapport à la quantité calculée pour la souche de Wuhan. Cette réduction est statistiquement significative, mais ne se traduit pas forcément par une réalité biologique. Les scientifiques écrivent que « la neutralisation largement préservée des pseudovirus porteurs de la spicule B.1.1.7 par les sérums immunitaires BNT162b2 rend peu probable le fait que le variant anglais échappe à la protection médiée par BNT162b2. »

    Pour le sérum prélevé chez les patients les plus âgés (57 à 73 ans), aucune différence significative n'a été observée. Si le vaccin Cominarty élaboré à partir de la souche de Wuhan protège bien du variant anglais, la flexibilité inhérente à la technologie des vaccins à ARN messager peut permettre aux firmes pharmaceutiques de s'adapter rapidement à l'émergenceémergence d'autres variants du SARS-CoV-2 et de produire rapidement de nouvelles doses vaccinales spécifiques à ces derniers.

    Moderna a déjà annoncé la mise au point d'une dose vaccinale supplémentaire, destinée à stimuler la production d'anticorps neutralisants contre le variant sud-africain.