Les jeunes, qui connaissent souvent un bouleversement de leur mode de vie, sont particulièrement exposés à une prise de poids durable, alerte une nouvelle étude. Le critère de l’âge est ainsi le plus déterminant dans le risque de développer une obésité.


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    Les 18-24 ans ont quatre fois plus de risques de devenir obèse ou de se trouver en surpoids dans les 10 années suivantes que les 65-74 ans, selon une nouvelle étude de l'University College de Londres. Le facteur âge est ainsi bien plus déterminant que d'autres variables comme la catégorie socioprofessionnelle, le sexe, ou l'ethnicité.

    Les chercheurs ont examiné les données médicales de plus de 2 millions d'adultes en Angleterre entre 1998 et 2016 afin d'étudier le risque de changements de poids à différents âges et entre différents groupes. Ils ont ainsi calculé que le risque de passage dans une catégorie d'IMCIMC (indice de masse corporelle) supérieure sur 10 ans pour les hommes blancs est de 40 % pour les personnes âgées de 18 à 24 ans, et respectivement de 25 %, 18 % et 10 % pour les 25-34 ans, 45-54 ans et 65-74 ans. De manière surprenante, le niveau social ne joue qu'un faible rôle, avec un risque de passage à l'embonpoint de 44 % pour les hommes jeunes les plus défavorisés, contre 40 % en moyenne. 

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    Prévenir l'obésité devient une urgence

    Les jeunes adultes de 18-24 ans présentent le risque le plus élevé de passer des catégories d'IMC de poids normal à celles en surpoids ou à l'obésité, selon la récente étude publiée dans <em>The Lancet</em>. © Zinkevych, Adobe Stock
    Les jeunes adultes de 18-24 ans présentent le risque le plus élevé de passer des catégories d'IMC de poids normal à celles en surpoids ou à l'obésité, selon la récente étude publiée dans The Lancet. © Zinkevych, Adobe Stock

    Un outil en ligne pour calculer son risque de devenir obèse

    Les auteurs de l'article, publié dans la revue The Lancet Diabetes & Endocrinology, ont établi un outil en ligne pour calculer son risque de changement de poids au cours des 1, 5 et 10 prochaines années en fonction de son âge, de son sexe, de sa taille et de ses caractéristiques socio-économiques. Pour une femme blanche de 70 kgkg et 1,60 m et âgée de 35 à 44 ans, on obtient ainsi un risque de surpoids de 36 %.

    « Les jeunes traversent de grands changements dans leur vie. Ils commencent à travailler, vont à l'université ou quittent la maison pour la première fois. Les habitudes qu'ils prennent au cours de ces années vont persister jusqu'à l'âge adulte », alerte Claudia Langenberg, coauteure de l'étude. Il est donc particulièrement important de mener des campagnes de sensibilisation envers ce public afin d'éviter une épidémie d’obésité générale.


    Devenir adulte entraîne une baisse d'activité physique

    Article de AFP Relaxnews publié le 30/01/2020

    Cette transition, au sortir de l'adolescence vers l'âge adulte, serait une période délicate, un cap important pour les jeunes lorsqu'ils s'engagent dans un parcours d'études longues ou décrochent un premier emploi et entrent dans la vie active. Ces nouveaux statuts ne sont pas sans conséquence, ils entraîneraient une baisse d'activité physiquephysique et favoriseraient par conséquent la prise de poids, selon deux méta-analyses.

    L'entrée dans l'âge adulte correspond souvent à des phases de transition importantes : par exemple, le fait de quitter le lycée une fois son baccalauréat en poche et de s'engager dans des études supérieures ou d'entrer dans le vaste monde du travail. Mais ces changements ne seraient pas sans effet sur notre santé physique, préviennent des chercheurs de l'université de Cambridge (Angleterre), auteurs d'une méta-analyse réunissant 19 études observationnelles longitudinales et recueillies à partir de six bases de donnéesbases de données numériquesnumériques différentes.

    Les travaux analysés portaient sur l'adiposité (excès de graisses dans l'organisme), le régime alimentaire et l'activité physique pendant ces étapes importantes de vie de jeunes de 15 à 35 ans (premier emploi, études, naissance d'enfants, etc). Les travaux ont été menés au Centre de recherche sur l'alimentation et l'activité physique (Cedar) de Cambridge.

    Selon l'étude, l'entrée dans le monde du travail entraînerait une baisse de l'activité physique (modérée ou intense) moyenne de sept minutes par jour. © Wayhome Studio, Adobe Stock
    Selon l'étude, l'entrée dans le monde du travail entraînerait une baisse de l'activité physique (modérée ou intense) moyenne de sept minutes par jour. © Wayhome Studio, Adobe Stock

    Un premier emploi ou des études longues favorisent la prise de poids

    Premier constat de l'étude parue dans Obesity Reviews : l'entrée dans le monde du travail entraînerait une baisse de l'activité physique (modérée ou intense) moyenne de sept minutes par jour. Cette diminution semble plus importante chez les hommes que chez les femmes (16,4 minutes contre 6,7 minutes par jour). Ce changement serait encore plus important chez les étudiants inscrits à l'université, pour qui le niveau global d'activité physique quotidienne diminue de 11,4 minutes. Plusieurs études antérieures ont, par ailleurs, mentionné une prise de poids accrue à la fin du lycée ou au terme des études universitaires.

    « Les enfants et adolescents évoluent dans un environnement relativement protégé, avec une alimentation saine et une incitation à l'exercice au sein des écoles, mais cette donnée suggère que les pressionspressions de l'université, de l'emploi et de la garde d'enfants conduisent à des changements de comportement qui sont susceptibles d'être mauvais pour la santé à long terme », estime la Dr Eleanor Winpenny, chercheuse au Cedar et à l'unité d'épidémiologie de l'université de Cambridge.

    Une seconde étude réalisée par la même équipe de chercheurs et également publiée dans Obesity Reviews a montré que le fait de devenir parent pouvait aussi grandement favoriser la prise de poids, notamment chez la mère (seule une étude s'est intéressée aux pères), à raison de 1,3 kg de plus que chez les femmes sans enfant pour une période de 5 à 6 ans. 

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    Contre les maladies chroniques, l’Inserm recommande l’activité physique sur ordonnance

     

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