Un quart des Français déclarent manquer de sommeil. Une situation qui, selon les chercheurs, ne devrait pas être prise à la légère. Certains n’hésitent pas à parler de crise de santé publique. Alors que d’autres soupçonnent aujourd’hui le manque de sommeil d’abîmer notre ADN.


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    Fatigue physiquephysique, bien sûr, mais aussi diminution de la concentration, troubles de l'humeur, surpoids, affaiblissement du système immunitaire, risque accru d'accidents de la route voire d'accident vasculaire cérébral, d'hypertension artérielle ou de cancercancer. Manquer de sommeil peut avoir des conséquences graves sur notre santé. Et une nouvelle étude révèle aujourd'hui que la privation de sommeilsommeil peut aller jusqu'à abîmer notre ADN et modifier nos gènesgènes.

    Pour parvenir à cette conclusion, une équipe de chercheurs de l'université de Hong Kong a observé 49 médecins en bonne santé travaillant à temps plein. Deux groupes ont été formés, ceux travaillant au moins trois fois par mois de nuit, et ceux n'ayant pas d'obligation de travailler la nuit. L'étude a été menée sur une période de quatre mois pendant lesquels des échantillons de sang étaient prélevés tous les trois jours. Des prises de sang supplémentaires étaient effectuées sur les médecins ayant été privés de sommeil de manière aiguë, c'est-à-dire ayant dormi moins de deux cycles de sommeil (3 heures).

    Certaines des conséquences délétères du manque de sommeil seraient dues à des dommages causés à l’ADN. © ddimitrova, Pixabay, CC0 Creative Commons
    Certaines des conséquences délétères du manque de sommeil seraient dues à des dommages causés à l’ADN. © ddimitrova, Pixabay, CC0 Creative Commons

    Un ADN brisé qui peine à se réparer

    Les scientifiques ont également recueilli des données sur l'état de santé, le mode de vie et les habitudes de travail de chaque médecin, qui étaient également tenus de remplir un journal sur leur sommeil. Les scientifiques ont découvert que les médecins qui travaillaient de nuit, et qui étaient de ce fait plus enclins à être privés de sommeil présentaient plus de cassures dans leur ADNADN. Un ADN dont la réparation s'avérait plus faible et plus lente.

    L'équipe de recherche a pu constater qu'après une nuit passée sans dormir, l'ADN présentait déjà de nouvelles cassures, ce qui prouve que son endommagement apparaît rapidement et que chaque nuit passée sans dormir a un effet direct sur lui. Des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais cette étude ouvre la voie pour comprendre et expliquer les raisons d'un risque accru de cancers et de maladies cardiovasculaires lorsqu'on manque de sommeil.