Le sommeil profond, un bouclier contre la démence ? Une étude récente révèle une corrélation intéressante entre la qualité du sommeil et le risque de troubles cognitifs. Les personnes âgées de plus de 60 ans pourraient voir leur risque de démence augmenter de 27 % pour chaque perte annuelle de 1 % de sommeil lent profond. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour la prévention des maladies neurodégénératives.
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Le sommeil, longtemps considéré comme un simple temps de repos, se révèle être un acteur majeur dans la préservation de notre santé cognitive. Une étude, publiée dans AMA Neurology en novembre 2023, met en lumièrelumière l'importance vitale du sommeil lent profond dans la protection contre la démence, notamment chez les personnes âgées. Cette recherche apporte un nouvel éclairage sur les liens complexes entre nos cycles de sommeil et la santé de notre cerveau à long terme.
Le sommeil lent profond : un allié insoupçonné contre le déclin cognitif
Le sommeil lent profond, également connu sous le nom de sommeil à ondes lentes, constitue la troisième phase de notre cycle de sommeil. Cette étape cruciale, qui dure généralement entre 20 et 40 minutes, se caractérise par :
- un ralentissement des ondes cérébrales ;
- une diminution du rythme cardiaque ;
- une baisse de la pression artériellepression artérielle.
Selon le neuroscientifique Matthew Pase de l'Université Monash en Australie, « le sommeil lent profond soutient le cerveau vieillissant de multiples façons ». Il joue notamment un rôle essentiel dans :
- le renforcement du système immunitaire ;
- la consolidation de la mémoire ;
- l'élimination des déchetsdéchets métaboliques du cerveau.
Ce dernier point est particulièrement intéressant, car il inclut l'élimination des protéines qui s'agrègent dans la maladie d'Alzheimermaladie d'Alzheimer. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension et la préventionprévention des maladies neurodégénératives.

Une étude révélatrice sur le lien entre sommeil profond et démence
L'étude menée par Pase et ses collègues a suivi 346 participants de la Framingham Heart Study sur une période de 17 ans. Les résultats sont édifiants :
Diminution annuelleannuelle du sommeil lent profond | Augmentation du risque de démence | Augmentation du risque d'Alzheimer |
1 % | 27 % | 32 % |
Ces chiffres mettent en évidence une corrélation significative entre la qualité du sommeil et le risque de troubles cognitifs. Soulignons que cette étude ne prouve pas une relation de cause à effet directe, mais elle souligne l'importance de préserver un sommeil de qualité tout au long de la vie.
Facteurs influençant le sommeil lent profond
L'étude a également identifié plusieurs facteurs pouvant affecter la qualité du sommeil lent profond :
- les maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires ;
- la prise de certains médicaments ;
- la présence du gènegène APOE ε4, associé à un risque accru d'Alzheimer.
De manière intéressante, les chercheurs ont constaté que « un facteur de risquefacteur de risque génétiquegénétique pour la maladie d'Alzheimer, mais pas le volumevolume cérébral, était associé à des déclins accélérés du sommeil à ondes lentes », selon Pase. Cette observation souligne la complexité des interactions entre génétique, sommeil et santé cognitive.
Vers de nouvelles stratégies de prévention
Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour comprendre pleinement les mécanismes en jeu, ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles approches préventives. Améliorer la qualité du sommeil, et en particulier du sommeil lent profond, pourrait devenir un outil précieux dans la lutte contre la démence.
Des stratégies simples peuvent être mises en place pour favoriser un sommeil de qualité :
- Maintenir un horaire de sommeil régulier.
- Créer un environnement propice au sommeil (obscurité, silence, fraîcheur).
- Limiter l'exposition aux écrans avant le coucher.
- Pratiquer des techniques de relaxation.
En prenant soin de notre sommeil, nous investissons dans la santé de notre cerveau à long terme. Cette étude nous rappelle que le sommeil n'est pas un luxe, mais une nécessité vitale pour notre bien-être cognitif.