Une nouvelle étude d'observation soutient que la forte consommation de flavonoïdes est inversement corrélée à la mortalité, surtout chez les fumeurs et les personnes alcooliques. Malheureusement, l'étude ne peut permettre d'aboutir à une relation de causalité. 


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    Les flavonoïdes sont une famille de composés protecteurs que l'on retrouve en majorité au sein du thé, du chocolat et des fruits et légumes. Malgré des évidences sur leur potentiel préventif dans certaines maladies in vitroin vitro, in vivoin vivo (chez l'animal) et dans des essais contrôlés randomisés à court terme chez l'être humain, on constate des lacunes au niveau des preuves épidémiologiques. Cette nouvelle étude apporte une association statistique solidesolide basée sur l'observation de plus de 56.000 danois(es) pendant 23 ans. 

    Flavonoïdes et mortalité 

    Dans cette étude, on apprend qu'une consommation modérée de flavonoïdes alimentaires est inversement corrélée à la mortalité, toutes causes confondues, et notamment concernant la survenue de cancer et d'évènements cardiovasculaires. Au-delà de 500 milligrammes par jour, les bénéfices deviennent peu visibles. Cette relation inverse est encore plus forte et linéaire chez les fumeurs et les gros consommateurs d'alcoolalcool - plus de 20 grammes par jour. Les analyses constatent également que les gros consommateurs de flavonoïdes consomment aussi plus de fibres, moins de viande rouge et de viande transformée. Enfin, l'étude se heurte également à la manière dont les données alimentaires ont été récupérées (questionnaire de fréquence alimentaire) souvent soumis à de nombreux biais. 

    Les flavonoïdes sont une famille de composés protecteurs que l'on retrouve en majorité au sein du thé, du cacao et des végétaux. © Samer Daboul, Pexels 
    Les flavonoïdes sont une famille de composés protecteurs que l'on retrouve en majorité au sein du thé, du cacao et des végétaux. © Samer Daboul, Pexels 

    Flavonoïdes, effet matrice et mode de vie 

    Comme toute bonne étude d'observation, cette dernière se heurte à la complexité du réel. En effet, on pourrait tout aussi bien conclure que c'est la forte consommation de végétaux dans toute leur complexité notamment grâce à leur effet matrice. L'effet matrice d'un aliment étant un concept qui fait écho à la complexité de l'aliment, c'est-à-dire à tous ses composés, à ce qui les relie au sein de l'aliment, ce qui module donc la biodisponibilité et l'action globale sur l'organisme. Il semble que le seul conseil réel que l'on puisse tirer de cette étude, c'est de manger plus de végétaux, si possible locaux et de saisonsaison, pour profiter de leur amas de composés protecteurs, quel que soit son mode de vie.