L'activité sexuelle de ce patient était tellement intense qu'elle a entraîné une rupture d’anévrisme en raison d’une brusque augmentation de la pression artérielle. Un épisode heureusement rare, mais parfois fatal.
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La pandémie et l'isolement ont conduit certains célibataires à prendre leur plaisir tout seul. La masturbation peut pourtant conduire tout droit à l'hôpital, comme l'a expérimenté M, un malheureux Japonais de 51 ans dont le cas est décrit dans le Journal of stroke and cerebrovascular diseases. Alors qu'il se trouve en plein orgasme, M ressent une violente douleur dans le côté gauche de la tête avec une céphalée intense culminant pendant une minute. S'ensuivent plusieurs vomissements après lesquels le patient décide de se rendre aux urgences.
Le pratique du sexe n'est pas sans risque, parfois pour des raisons évidentes (IST, MST, grossesse involontaire), d'autres fois pour des raisons plus inattendues. Par exemple, saviez-vous que le sexe oral est la première cause de cancer oro-pharyngé ? © Futura
Un hématome artériel qui finit en anévrisme
Un scanner révèle une hémorragie cérébrale dans l'hémisphère gauche, mais l'angiographieangiographie pratiquée ne permet pas de détecter l'origine du sang. L'examen révèle cependant une légère dilatationdilatation de l'artèreartère carotide gauche. De nombreux examens sont ensuite menés, sans plus de résultats. Il faudra attendre le 9e jour pour que l'angiographie cérébrale montre que la dilatation de la carotide s'est transformée en anévrismeanévrisme (création d'une poche de sang) associé à une sténosesténose (obstruction de l'artère). L'hématome provoqué par le traumatisme initial a ainsi abouti à une dissection artérielle, une fissure de la paroi artérielle où le sang s'accumule dans l'espace intracrânien sous l'effet de la pressionpression sanguine.
Le patient sera finalement traité à l'aide d'une spirale (coiling), qui consiste à fermer l'anévrisme de l'intérieur à l'aide de fines spirales (coils) via un accès endovasculaire. Le patient s'est également vu poser un stentstent, afin de dévier le sang pour ne pas qu'il s'accumule à nouveau dans le sac. Il a finalement pu ressortir de l'hôpital avec « un excellent pronosticpronostic », selon les médecins.
Orgasme : attention danger
« Il s'agit du premier cas de dissection artérielle lié la masturbation », témoignent les auteurs de l'article. Il semble dans ce cas que c'est la brusque augmentation de la tension artérielletension artérielle durant l’orgasme qui a provoqué la dissection de la paroi artérielle. Les médecins rapportent toutefois deux autres cas de rupture d'anévrismerupture d'anévrisme suite à une masturbation.
En 2016, une jeune femme de 24 ans était ainsi subitement décédée alors qu'elle se masturbait dans sa salle de bains. En 2012, c'était une femme de 39 ans qu'on avait retrouvée morte avec le manche d'un batteur à œufs enfoncé dans l'anusanus sur une profondeur de onze centimètres (très probablement utilisé comme stimulateur sexuel). L'hémorragie crânienne avait ici été provoquée par la rupture de l'anévrisme au niveau de la carotide interne gauche.
Le sexe est une activité particulièrement à risque pour les personnes présentant un anévrisme (environ 2 % à 3 % de la population). Selon une étude parue en 2011, l'activité sexuelle intense accroît le risque de rupture d'anévrisme de 4,3 %, contre 3,6 % pour la défécationdéfécation ou 3,5 % pour la consommation de soda. L'activité la plus dangereuse est toutefois de boire du café, qui augmente le risque de 10,6 %.
