Peu à peu, le candidat vaccin RTS,S/AS01 contre le paludisme franchit les étapes. S’il est loin de protéger tout le monde de la parasitose, ses résultats sont malgré tout suffisamment encourageants pour que l’OMS envisage de le rendre accessible à l’horizon 2015.

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    Le Plasmodium falciparum est l'un des parasites à l'origine du paludisme les plus dangereux, surtout pour les personnes à faible immunité, comme les tout-petits ou les personnes âgées. Ses cousins Plasmodium sont en général moins agressifs. © Ute Freivert, Wikipédia, cc by 2.5

    Le Plasmodium falciparum est l'un des parasites à l'origine du paludisme les plus dangereux, surtout pour les personnes à faible immunité, comme les tout-petits ou les personnes âgées. Ses cousins Plasmodium sont en général moins agressifs. © Ute Freivert, Wikipédia, cc by 2.5

    Dans un point d'information, l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que la complexité du parasite responsable du paludisme (Plasmodium falciparum) rend très difficile l'élaboration d'un vaccin contre cette maladie. Résultat, « aujourd'hui, nous n'en avons toujours pas malgré des décennies de recherches intenses », explique l'OMS.

    Parmi les essais en cours, RTS,S/AS01 est le candidat vaccin le plus avancé. Il a été développé par le laboratoire britannique GSK en partenariat avec la Malaria Vaccine Initiative (MVI). Le projet est financé principalement par une subvention de la Fondation Bill & Melinda Gates à MVI.

    D'ici deux ans, l'OMS pourrait autoriser l'utilisation d'un vaccin contre le paludisme dans les régions tropicales, où la parasitose est endémique. © Pascal Dolémieux, Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    D'ici deux ans, l'OMS pourrait autoriser l'utilisation d'un vaccin contre le paludisme dans les régions tropicales, où la parasitose est endémique. © Pascal Dolémieux, Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le risque de paludisme réduit de 46 %

    Ce travail porteporte actuellement sur 15.460 enfants de sept pays d'Afrique subsaharienne : Burkina Faso, Gabon, Ghana, Kenya, Malawi, Mozambique et Tanzanie. La phase III de cet essai clinique permet aujourd'hui aux auteurs de bénéficier d'un recul de 18 mois. Administré chez des nourrissons de 5 à 17 mois, RTS,S/AS01 réduirait de 46 % le risque de développer un accès palustre. Et encore de 35,5 % celui de contracter une forme sévère de la malaria. Il permettrait aussi de diminuer de 41,5 %, le nombre d'hospitalisations liées à un paludisme.

    « Si les résultats complets apportent des preuves suffisantes concernant l'effet protecteur de RTS,S/ AS01, celui-ci pourrait constituer la première génération de vaccin contre le paludisme, explique l'OMS. Sur la base des informations que nous avons actuellement, une recommandation pourrait intervenir dès 2015. » Dans tous les cas, ce vaccin ne se substituera pas aux méthodes de préventionprévention existantes.

    Rappelons que le paludisme tue chaque année près de 700.000 personnes dans le monde, dont une majorité d'enfants en Afrique subsaharienne. Le laboratoire GSK et MVI se sont engagés « à rendre ce vaccin disponible pour ceux qui en ont le plus besoin, s'il est recommandé et approuvé par les autorités ».