Sans qu'il existe d'explications, l'Institut de veille sanitaire révèle dans son dernier bulletin hebdomadaire une recrudescence de la listériose, surtout chez les personnes âgées, un phénomène qui touche d'autres pays européens.


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    Listeria monocytogenes s'échappant de cellules infectées. © CNRC (Centre national de recherches Canada)

    Listeria monocytogenes s'échappant de cellules infectées. © CNRC (Centre national de recherches Canada)

    On se souvient des deux crises dramatiques de 1999 et 2000, où la listériose a été la cause de plusieurs décès. Mais il s'agissait de cas isolés, mettant en cause la production d'un fabricant de fromage en 1999 et de charcuterie en 2000. Depuis 1987, la listériose était alors en régression. Provoquée par une bactérie, Listeria monocytogenesListeria monocytogenes, qui vit tout autour de nous (dans le sol, l'airair et l'eau), elle est transmise à l'homme par la consommation de produits alimentaires crus ou mal conservés (fromages au lait cru, charcuterie, laitages, poissonpoisson cru ou fumé...). Elle touche surtout les personnes au système immunitaire déprimédéprimé.

    Après des mesures énergiques de contrôle des productions alimentaires, les cas de listériose s'étaient raréfiés entre 1987 et 2001 pour se stabiliser à 3,5 par million de personnes. Mais entre 2005 et 2006, l'incidence de la maladie (le nombre de personnes infectées) est repartie à la hausse avec 4,6 cas/million. Dans son bulletin hebdomadaire, l'Institut de veille sanitaire (InVS) montre que la progression s'est confirmée en 2007, avec 5,0 cas/million.

    Evolution des habitudes alimentaires ?

    L'augmentation de l'incidence concerne surtout les personnes de plus de 60 ans. En revanche, la maladie reste étale chez les jeunes et les femmes enceintes, après avoir régressé dans les années 1990. Mais la liste des spécificités de cette recrudescence récente s'arrête là. Pour le reste, la progression est générale, dans toutes les régions françaises et à toutes les saisonssaisons. La France n'est d'ailleurs pas une exception puisque neuf pays européens sont touchés de la même manière. L'augmentation concerne aussi bien les cas sporadiques que les flambées locales et ne semble pas due à l'apparition d'une nouvelle souche.

    L'InVS avance des explications plausibles mais n'en privilégie aucune. De nouvelles habitudes alimentaires, les sushis par exemple, et l'allongement des dates limites de péremption sont envisagés. La diminution de la quantité de sel dans les plats cuisinés, qui répond aux recommandations des autorités sanitaires, pourrait elle aussi jouer un rôle. Mais il ne s'agit que d'hypothèses de travail...