Les employés de la centrale de Fukushima, qui s’acharnent à éviter une catastrophe nucléaire au Japon, risquent leur vie. Ont-ils déjà été exposés aux radiations ? Si la transparence n’est pas totale, les chiffres officiels font état de quelques irradiations, dont l’ampleur reste peu claire… 

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    La centrale de Fukushima a été fragilisée par le tsunami et le personnel essaie de faire face à la menace nucléaire. © Daveeza, Flickr, CC by-sa 2.0

    La centrale de Fukushima a été fragilisée par le tsunami et le personnel essaie de faire face à la menace nucléaire. © Daveeza, Flickr, CC by-sa 2.0

    Suite au séisme et au tsunami, les réacteurs de la centrale nucléairecentrale nucléaire de Fukushima sont toujours dans un état critique, et on continue de craindre le pire. La situation est stable à l'heure où  cet article est écrit mais les équipes qui se battent sur le terrain n'ont toujours pas réussi, comme on l'espérait, à remettre en route les systèmes de refroidissements.

    Surnommés « héros » ou encore « kamikazes », les employés de la centrale sont bien en train de mettre en danger leur santé, voire leur vie, pour éviter une catastrophe nucléaire. Mais sont-ils déjà contaminés ?

    L'Agence internationale de l'énergieénergie atomique (IAEA), relayant un communiqué du Japanese Chief Cabinet Secretary, indiquait hier que certains employés auraient subi des dommages physiquesphysiques. Exposés tout d'abord aux explosions spectaculaires de ces derniers jours, des employés de Tepco (la compagnie d'électricité japonaise en charge des centrales de Fukushima), des employés contractuels et de la sécurité civile auraient été blessés.

    Des blessures et des irradiations

    Quatre personnes ont en effet été transportées à l'hôpital suite à l'explosion au niveau du réacteur numéro 1 (le 11 mars) et onze après l'explosion au niveau du réacteur numéro 3 (le 14 mars). D'autres blessures sont annoncées, sans que l'on ait d'indications précises quant à leur origine. Deux personnes ont des blessures mineures, deux autres ont des blessures plus sérieuses (jambe cassée), mais de façon plus inquiétante, deux ont disparu, deux sont « soudainement devenues malades » et deux ont été transportées à l'hôpital au moment de la distribution des protections respiratoires.

    Suivant la dose d'exposition à la radioactivité, le personnel de la centrale de Fukushima peut subir de graves dommages. © Idé

    Suivant la dose d'exposition à la radioactivité, le personnel de la centrale de Fukushima peut subir de graves dommages. © Idé

    En plus des explosions, le danger qui inquiète le plus reste sans aucun doute l'exposition à la radioactivité. Dix-sept personnes auraient été contaminées en recevant du matériel radioactif au niveau du visage, mais le faible niveau d'exposition n'aurait pas nécessité leur hospitalisation. Une personne aurait subi une exposition significative, deux policiers irradiés ont été décontaminés, et le cas de pompiers également exposés est en cours d'analyse. 

    Des chiffres provisoires...

    Les chiffres annoncés, provisoires, ne reflètent malheureusement que l'état des lieux à un moment donné, et risquent bel et bien d'évoluer dans les prochains jours. Cependant, des précautions seraient prises pour protéger la vie de ces courageux « liquidateurs », pour reprendre un terme utilisé après l'accident de Tchernobyl.

    Si les doses d'exposition maximales autorisées ont été revues à la hausse par le gouvernement japonais, passant de 100 à 250 millisieverts (équivalent à la dose maximale prévue par les autorités sanitaires françaises pour 12,5 ans !), les employés doivent être définitivement remplacés dès cette dose atteinte, sous peine de souffrir de cancer ou d'autres conséquences de l'irradiation.

    Car les protections antiradiations parfaites n'existent pas ! Les employés de la centrale portent bien des combinaisons et des masques qui évitent le dépôt sur la peau, l'ingestion ou l'inhalation de poussières contaminées, notamment l'iode radioactif, mais les rayonnements ne sont pas arrêtés. Seule une combinaison en plombplomb pourrait protéger les hommes, mais le poids rend cette option impensable...