Alors que le mal aigu des montagnes est encore assez méconnu, le célèbre anti-inflammatoire ibuprofène pourrait bien en être un remède efficace. Comment ? En réduisant le gonflement du cerveau lié à la raréfaction de l’oxygène, pensent les auteurs de l’étude.

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    L'ibuprofène, principe actif de nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens, développé depuis une cinquantaine d'année. On ne découvre qu'aujourd'hui son efficacité contre le mal des montagnes. © GoodMood Photo/shutterstock.com

    L'ibuprofène, principe actif de nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens, développé depuis une cinquantaine d'année. On ne découvre qu'aujourd'hui son efficacité contre le mal des montagnes. © GoodMood Photo/shutterstock.com

    L'anti-inflammatoire ibuprofène (Advil) est efficace contre le mal aigu des montagnes ressenti par des millions de personnes en bonne santé mais qui sont exposées à une montée trop rapide en haute altitude, selon une étude américaine publiée mardi.

    « Le mal de l'altitude, c'est comme une très mauvaise gueule de boisbois », explique Grant Lipman, professeur de médecine à l'université de Stanford (Californie), principal auteur de cette recherche parue dans la version en ligne des Annales de médecine d'urgence (AEM).

    Les symptômes incluent maux de tête, fatigue, étourdissements, nausées, perte d'appétit et vomissements. Dans le pire des cas et rarement, ce mal peut provoquer un œdème cérébral, un gonflement du cerveau souvent mortel.

    Le mal aigu des montagnes est une maladie fréquente, puisqu'il touche 60 % des gens au-delà de 4.000 mètres d'altitude. Il apparaît au bout de quelques heures et disparaît au fur et à mesure de la descente. Grâce à l'ibuprofène, sa probabilité d'incidence est moindre. © Gérard Cohen, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Le mal aigu des montagnes est une maladie fréquente, puisqu'il touche 60 % des gens au-delà de 4.000 mètres d'altitude. Il apparaît au bout de quelques heures et disparaît au fur et à mesure de la descente. Grâce à l'ibuprofène, sa probabilité d'incidence est moindre. © Gérard Cohen, Wikipédia, cc by sa 3.0

    L’ibuprofène révèle un de ses nouveaux secrets

    Mais le mécanisme, lié à la raréfaction de l'oxygène en altitude, n'est pas encore bien compris, selon ces médecins.

    Certains avancent l'hypothèse selon laquelle le manque d'oxygène accroît le volumevolume des fluides dans le cerveau, le faisant gonfler. Et ce gonflement est réduit sous l'effet de l'ibuprofène, un anti-inflammatoire, expliquent-ils.

    Ces chercheurs ont ainsi découvert que l'ibuprofène, disponible sans ordonnance pour traiter la douleur, réduisait de 26 % l'incidenceincidence de ce mal, selon les résultats d'un essai cliniqueessai clinique mené sur 58 hommes et 28 femmes.

    Ces volontaires se sont rendus dans les Montagnes blanches de Californie où ils ont passé la nuit à 1.250 mètres. Lors d'une montée jusqu'à 3.880 mètres d'altitude, une partie du groupe a pris plusieurs doses d'ibuprofène, tandis que l'autre partie ingérait un placéboplacébo.

    Parmi les 44 participants qui avaient pris de l'ibuprofène, 19 (43 %) ont eu le mal des montagnes tandis que 29 (69 %) des 42 qui avaient absorbé un placébo ont souffert de ces symptômes.

    Les autres médicaments utilisés contre le mal des montagnes comme l'acétazolamide ou le dexaméthasone provoquent davantage d'effets secondaires, selon ces chercheurs.