Les chercheurs ont réussi à développer un modèle d’embryon de singe jusqu’à un stade précoce, puis à l'implanter dans l’utérus d’une macaque femelle. Les modèles d'embryons à base de cellules souches fournissent un système utile pour l'étude du développement embryonnaire.


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    Des chercheurs ont créé des structures semblables à celles d'un embryon humain à partir de cellules souches embryonnaires de singe. « Suivant les protocoles établis pour les blastoïdes humains, les blastoïdes de macaque sont fabriqués à partir de cellules souches naïves et leur potentiel est testé de deux manières. D'une part, en les cultivant in vitro jusqu'au stade de la gastrulation et, d'autre part, en les plaçant dans l'utérus d'une mère nourricière macaque », a expliqué Alfonso Martinez Arias, professeur de recherche en sciences expérimentales et de la santé. La transplantation in vivo semble initier une grossesse avec des sacs de gestation.

    L’étude publiée dans Cell Stem Cell montre que les cellules souches embryonnaires naïves ont formé des types de cellules extra-embryonnaires. Ensemble, ces cellules s'assemblent en blastoïdes — ressemblant à des blastocystes — capables de se développer in vitro en structures ressemblant au disque embryonnaire lors de la gastrulation.

    Les implications éthiques de la recherche sur les cellules souches embryonnaires chez les singes sont importantes. Les primates sont des animaux intelligents, sociaux et dotés d'une vie cognitive et émotionnelle complexe. © Vladimir Wrangel, Adobe Stock
    Les implications éthiques de la recherche sur les cellules souches embryonnaires chez les singes sont importantes. Les primates sont des animaux intelligents, sociaux et dotés d'une vie cognitive et émotionnelle complexe. © Vladimir Wrangel, Adobe Stock

    Une recherche intéressante mais encore limitée

    « L'intérêt de cette étude réside non seulement dans le fait que les embryons générés à partir de cellules souches de singe constituent un modèle proche des embryons humains, mais aussi dans le fait que les singes sont expérimentalement accessibles », a déclaré Magdalena Zernicka-Goetz, professeure de développement mammalien et de biologie des cellules souches à l'université de Cambridge. Comme pour les embryons synthétiques de souris, la recherche pourrait permettre de mieux comprendre certains facteurs qui contribuent aux fausses couches chez la femme.

    Cependant, les auteurs indiquent que les embryons ainsi créés présentent encore un potentiel de développement limité. Seules 3 des 8 structures ressemblant à des embryons ont été implantées avec succès dans des singes femelles, et aucune d'entre elles n'a persisté plus d'une semaine.