Le virus de l’encéphalite à tique est rarement mortel, mais peut entraîner des séquelles à long terme. Un premier bilan français des cas recensés depuis deux ans montre son extension géographique et temporelle.


au sommaire


    Le bilan des deux premières années de surveillance, de mai 2021 à mai 2023, des cas d'encéphalite à tique (TBE) en France n'est pas rassurant. D'après Santé publique France, les zones à risque et la période de transmission du virus sont plus larges que prévu, malgré un pic d'infections attendu en mai-juin.

    Le recensement porteporte à 71 le nombre de cas notifiés pendant la période dans l'Hexagone, dont 4 cas de jeunes de moins de 16 ans et 15 personnes de plus de 65 ans. Les infections acquises sur le territoire sont plus nombreuses que celles acquises lors de voyages à l'étranger : 86 % sont des cas d'infection « autochtone » contre 14 % de cas d'infection dans un pays « à risque ».

    La Haute-Savoie est le département qui a comptabilisé le plus de cas sur les deux années, tandis que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu'en Alsace par exemple. Le bilan ajoute que « de manière générale, la région Auvergne-Rhône Alpes est dorénavant une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque, tels que le Forez. » Par ailleurs, trois cas infectés par le virus dans cette région étaient impliqués dans une toxi-infection alimentaire collective attribuée à du fromage de chèvre au lait cru du Rhône.

       
       

    Lieux probables de contamination des cas autochtones d’infection par le virus TBE déclarés en France de mai 2021 à mai 2023 (61 au total). © Santé publique France

    Se protéger des piqûres de tique

    Cette surveillance fait suite à l'augmentation de l'incidence de la maladie en Europe et de l'extension de la zone et de la période habituelles du virus. Le changement climatique en Europe pourrait expliquer en partie cette évolution. Depuis mai 2021, les infections par le virus TBE sont inscrites sur la liste des maladies à déclaration obligatoire pour un meilleur recensement des cas.

    « La surveillance de ces infections dans les années à venir montrera si l'aire de circulation du virus continue à s'étendre. Cette dynamique souligne la nécessité de se protéger contre les piqûres de tique en cas de travail ou de loisir en tous lieux. » Par exemple, il est conseillé de porter des vêtements couvrant tout le corps, d'éviter les herbes hautes et d'utiliser des répulsifs cutanéscutanés.


    Cette maladie rare transmise par les tiques arrive en Europe

    Article de Claire ManièreClaire Manière, publié le 7 avril 2023

    Les autorités sanitaires britanniques ont confirmé l'apparition du virus de l'encéphalite à tiques en Angleterre. Le risque qu'il représente pour l'humain reste toutefois très faible.

    Le virus de l'encéphalite à tiques (TBEV), un virus transporté par les tiques, est susceptible de se trouver en Angleterre. Une nouvelle évaluation des risques -- publiée par l'Agence britannique de sécurité sanitaire -- alerte de la présence du virus potentiellement mortel dans plusieurs régions, comme les zones frontalières du Hampshire et du Dorset, ainsi que du Norfolk et du Suffolk. « Il y a eu 3 cas d'encéphalite à tiques probables ou confirmés acquis en Angleterre depuis 2019, dont un lié à la région du Yorkshire en 2022. Ce cas, en 2022, est le premier cas confirmé en Angleterre. »

    Le TBEV est endémiqueendémique dans de nombreuses régions du monde, y compris en Europe. En France, des habitants du département de l'Ain ont été infectés par le virus en 2020. Il engendre des maladies de gravitésgravités diverses telles qu'une infection asymptomatique, une légère maladie pseudo-grippale ou encore une grave infection du système nerveux central (comme une méningite ou une encéphalite). Le TBEV est mortel dans 2 à 3 % des cas.

    Une surveillance accrue au Royaume-Uni

    L'agence britannique rappelle qu'une personne doit consulter un médecin généraliste si elle se sent mal après une piqûre de tique ou si elle présente des symptômessymptômes de méningite (maux de tête sévères, raideur de la nuque...) ou des symptômes neurologiques (crise d'épilepsiecrise d'épilepsie inhabituelle, confusion, faiblesse des bras et des jambes, changement de la vision, troubles de l'élocution).

    Si le risque que le virus représente pour le grand public reste très faible, l'agence britannique a recommandé de modifier les tests dans les hôpitaux afin que tout nouveau cas puisse être détecté rapidement. « Des recherches sont en cours pour déterminer pourquoi le virus a été trouvé plus fréquemment dans les tiques ces dernières années. »