En France, une femme sur dix en âge de procréer est touchée par l’endométriose. Le diagnostic est toujours long et difficile ; les femmes subissent en moyenne huit ans d’errance diagnostique. Des Français ont mis au point un test de diagnostic rapide qui pourrait bien changer la donne !

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L'endomètreendomètre est une muqueusemuqueuse qui tapisse l'intérieur de l'utérusutérus. À chaque cycle, l'endomètre s'épaissit pour recevoir un éventuel embryonembryon. S'il n'y a pas eu de fécondationfécondation, l'excès d'endomètre est évacué sous forme de sang : ce sont les règles. Chez certaines femmes, des portions d'endomètre vont se développer à des endroits anormaux comme dans le système digestif, la vessie, les ovairesovaires ou le péritoine. Cette pathologie entraîne des douleursdouleurs importantes pendant les règles, trop souvent considérées comme « normales » par le corps médical et par les femmes elles-mêmes. L'endométrioseendométriose peut aussi être à l'origine de difficultés à concevoir, voire d'une infertilité. D'autres symptômessymptômes sont possibles selon les femmes, comme des troubles digestifs ou des troubles urinaires.

Grâce au travail des associations de patientes, cette pathologie est aujourd'hui mieux connue du corps médical et du grand public. Elle vient d’être reconnue comme ALD (affection de longue duréedurée). L'un des problèmes de la maladie est le retard de diagnostic : huit ans en moyenne ! Des Français ont mis au point un test qui pourrait révolutionner la prise en charge de la maladie.

Un test de diagnostic très performant

Une équipe a mis en évidence le lien entre certains micro-ARN et la survenue de la maladie. Les micro-ARN sont des régulateursrégulateurs qui circulent dans la plupart des liquidesliquides de l'organisme comme le sang, l'urine ou la salive. Il existe plus de 2.600 micro-ARN identifiés. Mais lesquels sont impliqués dans l'endométriose ? Pour le savoir, les auteurs ont analysé la salive de 153 femmes souffrant de la maladie et de 47 femmes saines. Ainsi, ils ont pu identifier 109 micro-ARN impliqués, une sorte de signature de la pathologie. Sur la base de ces résultats, un test de diagnostic rapide a été mis au point. Et les performances du test sont exceptionnelles. Il est capable de détecter :

  • 96,7 % des cas positifs (très peu de faux négatif) ;
  • 100 % des cas négatifs (aucun faux positif).

Par ailleurs, le test à la capacité de diagnostiquer toutes les formes d'endométriose, des plus superficielles aux plus profondes.

Lorsqu'il sera disponible, ce test va révolutionner la vie des femmes atteintes de la pathologie sans le savoir. © New Africa, Adobe Stock
Lorsqu'il sera disponible, ce test va révolutionner la vie des femmes atteintes de la pathologie sans le savoir. © New Africa, Adobe Stock

Une révolution pour les patientes

Jusqu'à présent, l'examen de référence pour diagnostiquer l'endométriose était la coelioscopie. Cet examen invasifinvasif est angoissant pour les patientes, nécessite une anesthésie généraleanesthésie générale et représente un coût important. Le test salivaire est délivré en pharmacie, sur prescription médicale. Il s'agit de déposer un peu de salive dans un tube et de l'envoyer par la poste à un laboratoire. Quelques jours plus tard, la patiente va chez son médecin pour qu'il lui présente les résultats.

L'errance diagnostique actuelle représente une perte de chance pour les patientes. En effet, en plus des douleurs subies, les lésions peuvent s'aggraver en l'absence de traitement. Espérons donc que ce test sera très prochainement disponible pour toutes les femmes.