Si les interactions entre les anticorps neutralisants et le coronavirus sont très étudiées, celles qui impliquent les lymphocytes T restent méconnues. Des scientifiques australiens font la lumière sur la manière dont un lymphocyte T reconnaît une cellule infectée par le coronavirus.


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    Quand on évoque les défenses immunitaires contre le coronavirus, on pense aux anticorps neutralisants. Mais ce ne sont pas les seuls effecteurs qui permettent de combattre l'infection, il y a aussi les lymphocytes T. Une sous-population de lymphocytes T, les TCD8+ sont spécialisés dans la lyse des cellules infectées par un agent pathogène intracellulaire, comme les virus.

    Les lymphocytes TCD8+ reconnaissent grâce à ce récepteur, le TCR, des petits morceaux de pathogènes présentés par les cellules infectées via le CMH de classe I, appelé aussi HLAHLA quand il s'agit du CMH I humain. Ces glycoprotéinesglycoprotéines sont présentes à la surface de presque toutes les cellules et permettent aux lymphocytes TCD8+ d'identifier une cellule infectée et de la détruire pour enrayer l'infection.

    Dans le cas du SARS-CoV-2SARS-CoV-2, la nature des interactions entre les cellules infectées et les lymphocytes TCD8+ est largement méconnue. Les scientifiques de l'université de Monash en Australie apportent leur pièce à ce puzzle encore incomplet.

    Le morceau de la protéine S, S<sup>269-277</sup> (en violet), lié au HLA-A (serpentin gris) par des liaisons hydrogènes. © Priyanka Chaurasia et <em>al., Journal of Biochemistry,</em> 2021
    Le morceau de la protéine S, S269-277 (en violet), lié au HLA-A (serpentin gris) par des liaisons hydrogènes. © Priyanka Chaurasia et al., Journal of Biochemistry, 2021

    Présenter un morceau du coronavirus

    Ils ont découvert quels morceaux de la protéineprotéine S du coronavirus sont présentés par le HLA et reconnus par les lymphocytes TCD8+. Il y a un nombre infini d'épitopesépitopes issus de la protéine S que les cellules infectées peuvent présenter, mais les scientifiques ont observé que le plus fréquent est un petit peptide composé de 8 acides aminésacides aminés, appelé S269-277. Ce dernier, le S269-277, est reconnu par un sous-type d'HLA, le HLA-A2. Cette interaction est très spécifique et une seule modification dans le peptide la rend impossible. Ainsi, un variant du coronavirus, dont la séquence S269-277 serait différente, ne sera pas reconnu par cette population précise de lymphocytes TCD8+

    « C'est une pièce d'un puzzle plus vaste. Alors que le SARS-CoV-2 continue à évoluer, nous devons approfondir nos connaissances sur le fonctionnement du système immunitairesystème immunitaire », conclut Jan Petersen, investigateur principal de cette étude dans un communiqué de presse.