Plusieurs pistes génétiques sont en cours d'exploration pour tenter d'expliquer les formes graves de Covid-19 et ainsi comprendre comment le SRAS-CoV-2 interagit avec le système immunitaire. Cela permettrait de mieux cerner la maladie, d'identifier les personnes à plus haut risque et à minimiser son impact. Deux protéines semblent intéresser particulièrement les chercheurs. 

 


au sommaire


    Des chercheurs ont assuré vendredi avoir identifié des particularités génétiques qui pourraient expliquer pourquoi certains patients font une forme grave de Covid-19, ce qui pourrait selon eux aboutir à mieux cibler les traitements. « La beauté de la génétique, c'est qu'elle peut prévoir les effets d'un médicament. Ce qui est vraiment excitant avec cette étude, c'est que nous avons identifié des gènes qui sont directement pertinents d'un point de vue thérapeutique, ce qui peut nous conduire à des traitements », a espéré l'auteur principal de cette étude publiée dans la revue médicale Nature, Kenneth Baillie (université d'Edimbourg).

    Pour tenter de déterminer pourquoi certains patients souffrent d'une forme grave de la maladie et pas d'autres, les chercheurs ont analysé le génome de plus de 2.000 Britanniques sévèrement atteints. En le comparant avec celui d'autres personnes, ils ont identifié huit séquences génétiques communes aux malades graves de la Covid-19. Ils ont déterminé que ces séquences jouaient un rôle dans la réponse inflammatoire que l'organisme produit pour combattre des agents pathogènes comme le nouveau coronaviruscoronavirus.

    Des médicaments, déjà utilisés, pourraient contribuer à diminuer les formes graves de la maladie de Covid-19. © Jonathan Nacstrand, AFP, Archives
    Des médicaments, déjà utilisés, pourraient contribuer à diminuer les formes graves de la maladie de Covid-19. © Jonathan Nacstrand, AFP, Archives

    Le rôle de la protéine TYK2 

    En poussant plus loin, ils ont isolé deux gènes en particulier, appelés TYK2 et CCR2, dont le rôle est d'encoder des protéinesprotéines impliquées dans la réponse inflammatoire de l'organisme. Théoriquement, agir sur ces substances pourrait donc permettre de diminuer la gravitégravité de la maladie.

    « Nous avons montré que les gens qui produisent davantage la protéine TYK2 sont plus à risque pour la Covid. Or, il existe un médicament sur le marché qui l'inhibe », a assuré Kenneth Baillie lors d'une conférence de presse en ligne. Le groupe de médicaments qui limite l'action de la protéine TYK2, appelés les inhibiteurs des Janus kinases (JAK), sont notamment utilisés contre la polyarthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire.

    En outre, selon Kenneth Baillie, des essais sont en cours sur un traitement par anticorpsanticorps de synthèse qui combat l'action de la protéine CCR2. Selon lui et ses collèges, il est urgent de tester ces médicaments sur des patients gravement atteints par la Covid-19.