Avant même de déclarer la maladie du Covid-19, toute personne peut contaminer les objets du quotidien bien malgré elle. Autrement dit, tout individu asymptomatique ou présymptomatique, disperse le coronavirus sur les surfaces sans même le savoir et serait donc un vecteur important de sa propagation. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude scientifique. 


au sommaire


    Avant même de développer des symptômes, les patients atteints du Covid-19 peuvent malgré tout déjà contaminer les objets autour d'eux, comme les draps ou les poignées de portesportes, selon une étude menée par des scientifiques chinois et publiée lundi par les autorités sanitaires américaines. Cette étude, bien que portant sur deux chambres de malades seulement, renforce l'idée que les personnes asymptomatiques peuvent être des vecteurs importants de la pandémie.

    Voir aussi

    Le coronavirus est encore plus contagieux avant l’apparition des symptômes

    Les chercheurs ont étudié le cas de deux étudiants chinois, rentrés dans leur pays mi-mars et placés en quarantaine dans un hôtel alors qu'ils ne présentaient pas de symptôme. Ils y ont été testés positifs au nouveau coronavirus et transférés le lendemain à l'hôpital. Peu après la confirmation de leur infection au Covid-19, des échantillons ont été prélevés dans chacune de leur chambre d'hôtel sur divers objets : interrupteurs, poignées de porte, robinets, télécommande de la télévision, oreillers, serviettes ou encore lunette des toilettes.

    Draps, robinets, poignets de porte, les objets du quotidien peuvent être contaminés avant même l'apparition des symptômes. © shironosov, IStock.com 
    Draps, robinets, poignets de porte, les objets du quotidien peuvent être contaminés avant même l'apparition des symptômes. © shironosov, IStock.com 

    Une forte charge virale sur des objets du quotidien

    Huit prélèvements sur 22, soit 36 %, ont révélé la présence du virus : six dans la chambre du patient A (interrupteur et draps notamment) et deux dans la chambre du patient B (robinet et oreiller). Et ce, alors même que les patients étaient restés moins de 24 heures dans cet hôtel. « Les échantillons prélevés sur les oreillers et les draps avaient une charge virale importante », note l'étude réalisée notamment par des scientifiques des Centres de préventionprévention et de contrôle des maladies (CDCCDC) chinois, et publiée par les CDC américains.

    Voir aussi

    Le coronavirus pourrait survivre neuf jours sur des objets

    Elle démontre selon les auteurs que « les patients présymptomatiques ont un rejet de charge virale élevé et peuvent facilement contaminer leur environnement », ajoutent-ils, conseillant en conséquence de ne pas secouer les draps de patients au moment de les changer et de les laver et sécher soigneusement.

    Après leur admission à l'hôpital, les deux malades ont développé des symptômes modérés du Covid-19, notamment fièvre et toux, deux jours plus tard dans le cas du patient A, et 6 jours plus tard pour le patient B. Une autre étude publiée début mars et réalisée par des scientifiques d'un centre de recherche Singapour avait déjà montré, à partir de trois chambres de patients en quarantaine, que ceux-ci contaminaient abondamment les surfaces, y compris les fenêtresfenêtres ou le sol. Mais ces patients présentaient déjà des symptômes.