Selon des données préliminaires consultées par des journalistes du quotidien Le Monde, 83 % des patients en réanimation seraient en surpoids.


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    Selon un récent article paru dans le journal Le Monde, repris par La Ligue contre l'obésité, 83 % des patients en soins intensifs seraient en surpoids ou obèses. Mais les données ne sont pas encore réellement consultables et on ne sait pas bien encore si l'obésité ou le surpoids seul (car elle s'accompagne souvent d'autres facteurs de risques) constitue une véritable prédisposition à des formes graves de la maladie

    Une majorité de patients en surpoids en réanimation

    Dans plusieurs centres hospitalo-universitaires de France, des médecins constatent la forte présence de patients souffrant de surpoids ou d'obésité. Aucune statistique n'est disponible actuellement à ce sujet mais cela paraît intuitivement logique étant donné que le surpoids favorise également certaines comorbidités. Avec 15 % de sa population souffrant d'obésité, le risque qu'encourent ces personnes pose question. Aux États-Unis, où l'épidémieépidémie fait actuellement des ravages, un adulte sur deux est obèse. Des données provenant des États-Unis pourraient permettre de confirmer ou d'infirmer cette tendance. 

    Pour l'instant, les seules données européennes robustes réellement publiées dans la littérature scientifique à notre disposition sont celles des services de réanimation italiens de Lombardie où il n'y a aucune information sur le poids des personnes admises. 

    Les personnes obèses ou en surpoids, touchées par le coronavirus, représentent une proportion élevée des patients admis dans les services de réanimation. © JPC-PROD, Adobe Stock
    Les personnes obèses ou en surpoids, touchées par le coronavirus, représentent une proportion élevée des patients admis dans les services de réanimation. © JPC-PROD, Adobe Stock

    Comment l'expliquer ? 

    Hors comorbidité identifiée pour le Covid-19Covid-19, on sait depuis longtemps que l'obésité est un facteur de risque d'embolie pulmonaireembolie pulmonaire. D'autres mécanismes biologiques, comme un terrain inflammatoire ou la présence de graisse dans les poumons, pourraient expliquer que les patients en surpoids soient plus à risque que ceux dont le poids est « sain ». Mais à ce jour, il serait fortuit de se lancer dans l'explication d'un phénomène dont nous ne savons même pas s'il existe. Il faut des données plus robustes pour savoir si les patients en surpoids sont vraiment très représentés parmi l'ensemble des cas admis en réanimation.

    Et puisque nous parlons de poids, L'AnsesAnses vient de mettre à jour ses repères concernant l'activité physiquephysique et la sédentarité en les adaptant à cette période de confinement. Elle conseille notamment de maintenir une activité physique quotidienne suffisante, même dans un petit espace (se déplacer dans son logement, dans son jardin, porter une charge, monter ou descendre les escaliersescaliers, réaliser des tâches domestiques) et multiplier les pauses entre les moments devant les écrans pour bouger et éviter de grignoter. Elle rappelle que la sédentarité et l'obésité sont des facteurs de risques majeurs de maladie chronique. À un âge avancé, cela peut aussi entraîner une décroissance irréversible de l'appareil locomoteur.