Malgré des contacts répétés avec ses parents positifs et symptomatiques, cet enfant n'a jamais été testé positif à la Covid-19, n'a jamais eu de symptômes et a développé une immunité des plus robustes.


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    Chez les enfants, une infection par le SARS-CoV-2 se traduit souvent par une absence de symptômes ou une forme légère à modérée de la maladie. Les formes graves chez les enfants sont extrêmement rares. Pourtant, s'ils ont été infectés, ils sont testés positifs comme tout le monde au test du SARS-CoV-2. Dans une famille australienne, malgré les contacts répétés avec ses parents positifs et symptomatiques, un jeune enfant n'a jamais été testé positif au SARS-CoV-2 et n'a jamais souffert des symptômes de la Covid-19. Plus étonnant encore, il a développé une immunité des plus robustes. L'étude de cas est publiée dans la revue Nature.

    Une étude de cas familial

    Dans l'insouciance ambiante du monde d'avant, les parents de ce jeune enfant rentraient chez eux après avoir été conviés à un mariage. À leur retour, ils ont souffert de toux, de congestion nasale, de fièvre et de maux de tête : les symptômes classiques d'une Covid-19 modérée. Dès lors, toute la famille fut recrutée par l'Institut de recherche infantile de l'université de Murdoch (MCRI), à Victoria en Australie, pour participer à une étude de cas. 

    Les parents et les enfants ont été soumis tous ensemble à des tests cliniques, virologiques, cellulaires, immunitaires et sérologiques. Les profils immunitaires au niveau cellulaire ainsi que la réponse cytokinique étaient similaires à tous les stades chez les parents et les enfants. De même, la quantité d'immunoglobulinesimmunoglobulines A (IgA), l'immunité de première ligne étaient rigoureusement identiques chez tous les membres de la famille. Mais, chez l'un des enfants, une immunité plus robuste, faisant intervenir les immunoglobulines G (IgG), similaire à celle des personnes infectées (ici en l'occurence, des parents) s'est développée.

     Le plus jeune des enfants, qui n'a présenté aucun symptôme, a eu la réponse immunitaire la plus forte. © SanyaSM, IStock.com 
     Le plus jeune des enfants, qui n'a présenté aucun symptôme, a eu la réponse immunitaire la plus forte. © SanyaSM, IStock.com 

    Des résultats importants pour une meilleure compréhension

    Devant ces résultats, les auteurs concluent : « Ces données indiquent que les enfants peuvent développer une réponse immunitaireréponse immunitaire au SARS-CoV-2 sans confirmation virologique de l'infection, ce qui soulève la possibilité que l'immunité chez les enfants puisse empêcher l'établissement de l'infection par le SARS-CoV-2. Se fier aux tests virologiques et sérologiques de routine peut ne pas identifier les enfants exposés, avec des implications pour les études épidémiologiques et cliniques tout au long de la vie. »

    Néanmoins, cette étude reste une étude de cas et devra être confirmée par d'autres expériences. Pour autant, ces résultats sont troublants et doivent interpellés la communauté scientifique. Le professeur agrégéprofesseur agrégé du MCRI Nigel Crawford, qui a supervisé l'étude, déclare ceci : « L'étude des réponses immunitaires au SARS-CoV-2 dans tous les groupes d'âge est essentielle pour comprendre la sensibilité à la maladie, les différences de gravitégravité et les vaccinsvaccins candidats. »