Pourquoi le stress et la tension psychologique peuvent-ils favoriser le développement d'un terrain propice aux allergies, en particulier dans les fosses nasales ? L'étude conduite par un chercheur japonais, démontre le lien, jusqu'ici pas mal cerné, entre la présence de l'hormone de stress libérant de la corticotropine et la dégranulation des mastocytes allergiques.


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    Le stress serait un facteur aggravant chez les personnes qui souffrent d'allergies. Selon une étude japonaise, l'augmentation des réactions allergiques pourrait être liée à l'hormone de stress libérant de la corticotropine. « Dans ma pratique quotidienne, je rencontre de nombreux patients allergiques qui disent que leurs symptômes se sont aggravés en raison du stress psychologique », explique le professeur Mika Yamanaka-Takaichi de l'Université d'Osaka qui a mené cette étude, publiée le 9 mars dernier, dans l'International Journal of Molecular Sciences.

    Ses travaux font le lien entre la production de corticotrophine, hormone produite lors d'une situation stressante, et la prolifération de mastocytesmastocytes. Ces derniers sont impliqués lors d'allergies dans la cavité nasale. Ce mélange serait donc à l'origine d'allergies aggravées. 

    Moins stressé, moins d'allergies ? © PeopleImages, istockphoto.com
    Moins stressé, moins d'allergies ? © PeopleImages, istockphoto.com

    Le boom des allergies

    Mieux comprendre l'origine des allergies permet de trouver des traitements adaptés pour mieux les traiter. « Nous avons également découvert un potentiel thérapeutique prometteur chez des candidats comme l'antalarmin », se réjouit le professeur.

    En France, 25 à 30 % de la population est allergique à quelque chose. Le cas des allergies préoccupe fortement les spécialistes au vu de son augmentation. En 20 ans, la proportion de personnes allergiques a doublé (toutes formes d'allergies confondues), selon la professeure Jocelyn Just, présidente de la Société française d'allergologieallergologie. Selon les projections de l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé, la moitié de la population mondiale sera touchée par une pathologie allergique d'ici 2050. À titre de comparaison, c'était moins de 5 % en 1970.