Une étude autrichienne a trouvé que les personnes qui ont pris des médicaments contre les brûlures d’estomac se voient plus souvent prescrire ultérieurement des médicaments contre les allergies. Le risque de réaction allergique nécessitant un traitement serait doublé, voire triplé !


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    Les médicaments contre les brûlures d’estomac sont largement prescrits en France et dans le monde. Parmi eux se trouvent les inhibiteurs de pompe à protonsprotons (IPPIPP) qui réduisent les sécrétions acidesacides de l'estomac. En France, d'après l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), près de 16 millions de personnes ont eu une prescription pour des IPP en 2015.

    Cette étude parue dans Nature Communications a été réalisée par l'université de Vienne, en Autriche. Elle a analysé les prescriptions pour des médicaments anti-allergies, chez les personnes qui avaient eu précédemment une prescription pour des médicaments protecteurs pour l'estomac. L'analyse couvrait 97 % de la population autrichienne entre 2009 et 2013.

    Une corrélation entre les IPP et les médicaments contre les allergies

    La corrélation était nette, d'après la principale auteure, Galateja Jordakieva : « Les personnes qui prennent des médicaments protégeant leur estomac, tels que les IPP, doublent ou même triplent leur risque de développer des symptômes allergiques nécessitant un traitement. » Les femmes et les personnes de plus de 60 ans étaient particulièrement concernées.

    Ces résultats semblent confirmer des études épidémiologiques et expérimentales antérieures suggérant que ces médicaments stimulent les allergies. Une hypothèse est que, en réduisant les acides gastriques, les IPP diminuent nos défenses vis-à-vis des allergènes, qui pénétreraient plus facilement dans l'organisme. En effet, les acides gastriques digèrent des protéines issues de l'alimentation et constituent une barrière pour des micro-organismesmicro-organismes pathogènespathogènes. Les IPP favoriseraient donc des symptômessymptômes allergiques chez des personnes ayant des allergies pré-existantes. D'après le communiqué de l'université, ces médicaments ne devraient pas être pris à long terme, mais arrêtés dès qu'ils ont rempli leur fonction.