C'est par le biais de l'alimentation que nous sommes principalement exposés aux pesticides. Un rapport de l'ONG Générations futures révèle qu'en 2020, près des 2/3 des fruits, légumes et céréales « conventionnels » contiennent des résidus de pesticides. Jusqu'à présent, les modes d'évaluation se basaient sur la « quantification » et non sur la « détection », ce qui fait bondir les pourcentages et donne un nouvel éclairage.


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    L'ONG Générations futures, qui scrute régulièrement la présence de pesticides dans les fruits et légumes destinés à la consommation, déplore l'existence de résidus dans près de deux tiers des fruits, légumes et céréalescéréales non bio, une présence jusque là sous-estimée selon elle.

    L'ONG base son rapport sur les données fournies par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), et a salué l'effort fourni par l'institution pour « avancer dans la transparencetransparence » en fournissant pour l'année 2020 des résultats sur des échantillons désormais clairement distingués entre les végétaux bio et ceux « issus de l'agriculture utilisant la chimiechimie de synthèse ».

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    La DGCCRF publie par ailleurs des résultats non seulement sur les résidus supérieurs à la « limite de quantificationquantification », c'est-à-dire dont les laboratoires peuvent donner la concentration, mais aussi ceux supérieurs à la « limite de détection, mais non quantifiés ». « Cela permet maintenant de voir plus complètement la présence des résidus de pesticidespesticides dans les aliments d'origine végétale, qui était jusque là sous-estimée », affirme Générations futures.

     Le pourcentage passe à 54,5 %, en ne considérant que les produits non-bio, où sont détectés des résidus supérieurs à la limite de quantification. © jackfrog, Adobe Stock
     Le pourcentage passe à 54,5 %, en ne considérant que les produits non-bio, où sont détectés des résidus supérieurs à la limite de quantification. © jackfrog, Adobe Stock

    De la quantification et à la détection, une nouvelle évaluation

    Ainsi, selon l'analyse de l'ONG qui se base sur les données de la DGCCRF, 45,9 % de l'ensemble des échantillons, bio et non-bio, révèlent des résidus de pesticides supérieurs à la limite de quantification. C'est « sur ce seul chiffre que l'État communiquait ordinairement auparavant », souligne Générations futures. Le porteporte-parole de l'association François Veillerette s'est étonné, lors d'un point presse, que, depuis deux ans, « il n'y a pas de communication gouvernementale sur ces chiffres de la DGCCRF ».

    Les gens veulent manger des aliments qui ne contiennent pas de produits chimiques dangereux 

    Le pourcentage passe à 54,5 % en ne considérant que les produits non-bio où sont détectés des résidus supérieurs à la limite de quantification, et à 63,1 % sur les résidus dans les produits non bio supérieurs à la limite de détection. La nouvelle méthode de travail de la DGCCRF ne permet pas pour l'instant de comparer ces chiffres dans le temps. « Le rapport n'est pas sur l'évaluation du risque », a précisé par ailleurs M. Veillerette, un processus complexe qui nécessiterait de connaître l'exposition des consommateurs. Mais « les gens veulent manger des aliments qui ne contiennent pas de produits chimiques dangereux », ajoute-t-il.

    Conséquence de cette enquête : Générations futures réclame un « plan d'urgence de réduction de l'usage des pesticides » et « un soutien accru à l'agriculture biologique ». L'ONG déplore au passage le report par la Commission européenne de la publication du nouveau règlement « sur l'utilisation durable des pesticides », sous la « pressionpression », selon elle, « de syndicats agricoles comme la FNSEA et la position d'États comme la France ».

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    Des résidus de pesticides dans trois quarts des fruits et la moitié des légumes

    Article de la rédaction avec l'AFP Relaxnews, publié le 7 juin 2019

    La présence de résidus de pesticides dans les fruits, les légumes ou encore les céréales préoccupe les Français. Et le nouvel état des lieux de l'ONG Générations futures en la matièrematière ne va pas les rassurer. Parmi les fruits et légumes non-bio consommés en France, la plupart des cerisescerises, des clémentinesclémentines et des mandarines et des raisinsraisins, ainsi que des céleris-branchescéleris-branches et raves sont concernés.

    Plus de 71 % de fruits et 43 % de légumes non-bio consommés en France contiennent des résidus de pesticides. Cerise et céleri-branche sont parmi les plus touchés. C'est ce qu'affirme un rapport portant sur les années 2012-2017 publié ce jeudi par l'ONG Générations futures.

    L'association, qui actualise un premier bilan publié début 2018, se base sur des chiffres de la direction générale française de la répression des fraudes (DGCCRF). Dix-huit fruits et 32 légumes ont été retenus, car objet d'analyses menées pendant au moins cinq ans.

    « Sur les six années, ce sont en moyenne 71,9 % des échantillons de fruits qui contenaient des résidus de pesticides, avec 2,9 % de dépassement de la limite maximale en résidus (LMR) », note l'ONG dans un communiqué. Les LMR sont les seuils légaux européens ne devant pas être dépassés. « Pour les légumes, la moyenne est de 43,3 % des échantillons concernés par des résidus et 3,4 % de dépassement de LMR », ajoute Générations futures.

    La situation est particulièrement critique pour les cerises (89 % des échantillons avec résidus), les clémentines et mandarines (88,1 %), le raisin (87,3 %), les pamplemoussespamplemousses/|5584fb7a071b9b8106e4dd42214755f2| (86,3 %), les pêchespêches et nectarinesnectarines (82,9 %), les fraisesfraises (82,9 %) et les oranges (81,2 %). Les moins concernés sont les prunesprunes et mirabellesmirabelles (50,8 %), les avocatsavocats (27,8 %) et les kiwiskiwis (25,8 %).

    L’ONG Générations futures a intégré dans son rapport, les données portant sur 18 fruits…
    L’ONG Générations futures a intégré dans son rapport, les données portant sur 18 fruits…
    ...et 32 légumes. © Générations futures
    ...et 32 légumes. © Générations futures

    Quel risque pour la santé des consommateurs ?

    Pour les légumes, le céleri-branche est de nouveau en tête du classement (résidus dans 84,9 % des échantillons), suivi du céleri-ravecéleri-rave (82,5 %) puis des herbes fraîches (69,3 %), des endivesendives (67,2 %) et des laitues (66,5 %). En bas du classement, les betteraves (6,9 %), les madères/ignames (3,7 %), les aspergesasperges (2,1 %), le maïs doux (0,8 %).

    Le dépassement des LMR concerne particulièrement les ananasananas (9,6 % des échantillons), les cerises (5,2 %), les kiwis et pamplemousses (4,2 %). Dans les légumes, les herbes fraîches arrivent en tête (21,5 % de dépassement des LMR), puis céleri-branche et céleri-rave et navetsnavets. Mais ailail, maïs, pastèquepastèque et potironspotirons restent tous sous la LMR.

    « Il faut encourager la consommation de fruits et légumes, mais les consommateurs veulent bénéficier de leurs bienfaits sans avoir à ingérer en même temps des résidus de pesticides aux propriétés inquiétantes », souligne François Veillerette, président de l'ONG. « Le fait de dépasser les LMR n'implique pas nécessairement un danger », avait précisé l'an dernier Loic Tanguy, directeur de cabinet de la DGCCRF. Dans tous les cas, en cas de dépassement, un retrait du marché est demandé.

    En 2018, des représentants de la profession agricole avaient regretté que le rapport ne fasse pas le distingo entre les origines France/UE/non-UE. Générations futures explique en avoir fait la demande à la DGCCRF, en vain à ce stade.

     

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