Dans cette vidéo filmée, on découvre un rat-kangourou attaqué par surprise par un serpent à sonnette. Le mouvement foudroyant du prédateur est capturé à un rythme de 500 images par seconde. Malgré toute l’énergie, il va manquer sa proie. Les biologistes qui ont capturé cette séquence une nuit de l’été 2015, au Nouveau-Mexique, s’intéressent de près à la relation proie-prédateur en milieu naturel.


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    Cette vidéo de l'attaque d'un rat-kangourou par un serpent à sonnette a été réalisée dans le cadre d'une étude publiée dans Scientific Report. Pour ses auteurs, le biologiste évolutionniste Timothy Higham, de l'université de Californie, à Riverside, et son équipe, il est question de mieux connaître la relation entre un prédateur et sa proie, quelles sont leurs adaptations réciproques.

    À l'origine de cette séquence capturée par une caméra à haute vitessevitesse (500 images par seconde), le constat qu'il existe encore peu d'informations sur les attaques de crotale en milieu naturel. « La technologie nous permet maintenant de comprendre ce qui définit la capture et l'évasion réussie dans des conditions naturelles, raconte le chercheur dans le communiqué de son université. Il est donc absolument essentiel d'observer les animaux dans leur habitat naturel avant de tirer trop de conclusions seulement à partir d'études en laboratoire. »

    Qu’est-ce qui détermine le succès ou l’échec d’une attaque ?

    C'est au cours d'une nuit de l'été 2015, au Nouveau-Mexique, qu'a été tournée cette vidéo. Les biologistes qui surveillaient les déplacements du prédateur équipé d'un radio-émetteur étaient en alerte, prêts à déclencher la caméra au cas d'attaque imminente. Et voilà un rat-kangourou (Dipodomys merriami) qui passe. Aussitôt, le serpent à sonnettesonnette (Crotalus scutulatus), célèbre habitant de ces régions désertiques de l’ouest américain, détend tout son corps, propulsant à une vitesse foudroyante ses crocs acérés en direction sa proie. Mais il va la manquer... Le timing semblait bon pourtant. Aussi, s'interrogent les chercheurs,« quels facteurs déterminent le succès ou l'échec d'une attaque ? ». Leurs enquêtes de terrain ne sont pas terminées. Quoi qu'il en soit, dans leurs conclusions, ils montrent que les attaques de ce serpent sont beaucoup plus rapides en milieu naturel qu'en laboratoire et aussi que ces rongeurs peuvent stocker de l'énergieénergie élastique dans leurs tendons, ce qui leur permet de bondir et fuir rapidement.

    © UCR