Certaines plantes sont capables de participer à la dépollution des sols contaminés sur lesquelles elles poussent. C'est la phytoremédiation. Pour y parvenir, elles mettent en œuvre des stratégies différentes.

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    En France, plusieurs centaines de milliers de zones industrielles laissées en friche présentent des sols pollués. Pour en extraire des substances toxiques, on a recours notamment à des solutions mécaniques ou physico-chimiques. Elles sont relativement efficaces et rapides. En revanche, elles font baisser la fertilité et la productivité des sols traités.

    On peut également employer une méthode plus écologique qui consiste à tenter d'éliminer les polluants grâce à des organismes vivants. Et lorsque l'on exploite les propriétés de certaines plantes, on parle de phytoremédiation. Le processus est bien entendu naturel. Son coût est plus que raisonnable et il est adapté aux grandes surfaces. Cependant, les temps de traitement sont longs et la décontamination peut rester superficielle.

    La moutarde piège remarquablement bien les nitrates contenus dans les sols. © jtronocbc, Pixabay, CC0 Creative Commons

    La moutarde piège remarquablement bien les nitrates contenus dans les sols. © jtronocbc, Pixabay, CC0 Creative Commons

    Phytoremédiation : plusieurs modes d’action

    En fonction des situations, c'est une plante particulière plutôt qu'une autre à laquelle il faudra faire appel.

    Ainsi certaines plantes agissent par phytoextraction. Leurs racines extraient les polluants des sols. Des polluants qui sont ensuite stockés dans les tiges et les feuilles. C'est le cas de la culture du tournesol qui peut ainsi absorber des métauxmétaux, mais aussi des radioéléments.

    D'autres plantes agissent également par le biais de leurs racines. Celles-ci séquestrant alors les polluants (arsenicarsenic, radioéléments, etc.) dans le sol, préservant la chaîne alimentairechaîne alimentaire et les nappes phréatiques. Cette méthode de phytostabilisation peut être mise en œuvre à l'aide de peupliers par exemple.

    Le saule pleureur, quant à lui, a tendance à accélérer la dégradation des composés organiques (hydrocarbureshydrocarbures, pesticides, etc.) grâce à des enzymesenzymes spécifiques ou à des micro-organismesmicro-organismes vivants dans l'environnement de ses racines. C'est la phytodégradation.

    Dans le cas de la phytovolatilisation enfin, les polluants, devenus moins nocifs après un passage par les racines et les feuilles, sont libérés dans l'atmosphère par la plante. C'est ainsi que le tabac peut traiter certains pesticides ou métaux.