Situé dans la chaîne montagneuse du Germus en Anatolie du sud-est, ce site présente des structures mégalithiques monumentales de forme circulaire et rectangulaire, interprétées comme des enceintes, qui ont été érigées par des groupes de chasseurs-cueilleurs du Néolithique précéramique entre 9 600 et 8 200 avant notre ère. Ces monuments ont sans doute été utilisés dans le cadre de rituels, probablement funéraires. Des piliers caractéristiques en forme de T sont sculptés d'animaux sauvages qui donnent un aperçu de la vision du monde et des croyances des populations vivant en Haute Mésopotamie il y a environ 11 500 ans. Texte Unesco (whc.unesco.org/fr/documents/165836) CC-by-sa IGO 3.0 -- Photo : Vue aérienne de Göbekli Tepe en 2013. © DAI, Göbekli Tepe Project, tous droits réservés

Le site de Göbekli Tepe littéralement « Colline au nombril », est considéré comme le plus vieux temple du monde. Cette série d'enceintes circulaires et concentriques, de 10 à 20 m de diamètre chacune, reliées par des blocs de pierre formant des muretsmurets, est ponctuée par de grands piliers, mesurant, pour les plus grands, 5 mètres de haut et pesant 16 tonnes. À l'intérieur ont été trouvés de magnifiques bas-reliefs stylisés, des statues, des sculptures d'animaux, des couteaux...

Parce que le site est monumental et que sa disposition spatiale dénote un souci de l'agencement, et une organisation du travail sur le long terme (et donc sociale), les scientifiques y voient la première conception architecturale, soit quelques millénaires  avant Kéops et Stonehenge. Mais ils restent perplexes quant à déterminer la fonction du lieu. Était-il un lieu de pèlerinage, de rituels ou d'un lieu de vie fréquenté quotidiennement ? Il semblerait que Göbekli Tepe soit le point de passage d'une société nomade à une société sédentaire, initiant le concept d'espace de vie communautaire, les prémices de la cité.

Mais une chose intrigue les archéologues, pourquoi ce site a-t-il été enfoui volontairement sous ces buttes artificielles ? Depuis sa découverte en 1963 et le début des fouilles en 1995, les chercheurs ne cessent de s'interroger.