Paul-Émile Victor est né le 28 juin 1907 à Genève. Il a passé toute son enfance à Saint-Claude dans le Haut-Jura où son père possédait une usine de pipes.

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Paul-Émile Victor organisa sa première exploration polaire en 1934, sur la côte est du Groenland. Ici, des icebergs du Groenland. © Lurens, DP

Il vécut une enfance stricte et heureuse à LonsLons-le-Saunier, dans le Jura :

  • 1926 : école centrale de Lyon ;
  • 1931 : brevet de pilote français ;
  • 1932 : tour de France aérien, coupe Dunlop ;
  • 1932 : succession des Ets Victor.
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Paul-Émile Victor jeune. © DR

Paul-Émile Victor et ses expéditions polaires

Sa vocation polaire remonte à son enfance. Il oriente toutes ses études pour réaliser son rêve. Ingénieur (école centrale de Lyon), licencié es Sciences, diplôme d'ethnologie (Institut d'ethnologie de Paris), il a également des certificatscertificats de licence de Lettres. Il fait son service militaire comme officier de marine pour apprendre à naviguer.

  • En 1934, à Paris, attaché au Musée d'ethnographie du Trocadéro (devenu Musée de l'Homme), il organise sa première expédition polaire.
  • 1934-1935 : chef de l'expédition française sur la côte est du Groenland ;
  • 1936 : expédition trans-Groenland.

Départ le 26 mai avec 1.500 kgkg répartis entre trois traîneaux Nansen tirés chacun par onze chienschiens. Arrivée le 5 juillet 1936 après 45 jours et 670 km de traversée (820 km parcourus), en 27 étapes. Température minimale : - 27 °C. Altitude maximale atteinte : 2.700 mètres.

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Le bureau de Paul-Émile Victor « chez les Eskimos » comme on le disait alors... © DR

Un raid transalpin en traîneau à chiens

  • 1938 : raid transalpin Nice-Chamonix en traîneau à chiens. Il effectue, avec Michel Pérez et le Lieutenant Flotard, une traversée des Alpes en traîneaux à chiens, sur 230 km de Nice à Chamonix, pour démontrer à l'armée française l'utilité de ce moyen de déplacement en montagne.
  • 1939 : mission en Laponie norvégienne, finlandaise et suédoise.
  • 1939-1940 : adjoint attaché naval de France en Pays scandinaves. Il passe plusieurs mois en Finlande (guerre finno-russe). Après l'armistice de 1940, il tente de rejoindre l'Angleterre et le Général de Gaulle. Mais un séjour forcé au Maroc, puis en Martinique, l'amène en 1941 aux États-Unis, où il s'engage dans l'U.S. AirAir Force...
  • 1942 : brevet de pilote américain. Il devient instructeur à l'école d'entraînement polaire, où il crée les escadrilles Search and Rescue pour l'Alaska, le Canada, et le Groenland, qu'il commande, fin 1944. Il est ensuite parachutiste d'essai à WrightWright-Patterson Field et termine la guerre comme capitaine.
  • 1946 : démobilisé en juillet.
  • 1947 : création des Expéditions polaires françaises le 27 février. Près de 150 expéditions ont été organisées : parmi celles-ci, Paul-Émile Victor en a dirigé 17 dans l'AntarctiqueAntarctique et 14 au Groenland.
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Iceberg en Antarctique. © DR

De l'Antarctique à la Polynésie française

  • 1957 : Antarctique, Année géophysique internationale.
  • 1958 : réalise un vieux rêve, arrive à Tahiti pour la première fois.
  • 1975 : installation à Bora Bora (Polynésie française).
  • 1976 : quitte la direction des Expéditions polaires françaises.
  • 1989 : inauguration du Musée polaire Paul-Émile Victor à Prémanon (Jura).
  • 1995 : le 7 mars, il nous quitte à Bora Bora.
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Paul-Émile Victor dans les années 1980. © DR

Les Établissements polaires français

En 1990, après 40 ans d'activité, voici le bilan des EPF :

  • 65 expéditions ;
  • plus de 3.000 participants (scientifiques et techniciens) ;
  • plus de 450.000 km parcourus en véhicules à chenilleschenilles ;
  • plus de 10.000 heures de vol : support aérien ;
  • 65 affrètements de navires ; transport de plus de 50.000 tonnes de matériel ;
  • environ 500 monographies scientifiques et un millier d'articles.
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Connaissance du monde. © DR

Paul-Émile Victor a été :

  • le chef de l'Expédition glaciologique internationale au Groenland (EGIG) ;
  • le président du Groupe international de logistique antarctique (le SCARSCAR pour Scientific Committee on Antarctic Research) ;
  • le président de la Commission « Loisirs et sports de plein air » du Haut-Comité des Sports ;
  • le secrétaire général des conférences antarctiques 1955 et 1956 ;
  • le président du Comité antarctique français pour l'Année géophysique internationale (AGI) entre 1956 et 1959.

Paul-Émile Victor et le traité sur l'Antarctique

Il a contribué à préparer la signature à Washington, le 1er décembre 1959, du traité sur l'Antarctique. Ce traité, démilitarisant a été reconduit pour 50 ans en avril 1991 à Madrid, confirmant ainsi l'Antarctique comme une terreterre destinée exclusivement à la recherche scientifique.

Il était membre du Conseil consultatif et du Conseil scientifique des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

En 1974, il crée le Groupe Paul-Émile Victor pour la défense de l'Homme et de son environnement, avec Alain BombardAlain Bombard, Jacques-Yves CousteauJacques-Yves Cousteau, Haroun TazieffHaroun Tazieff auxquels se sont joints, Jacqueline Auriol, le docteur Debat et le professeur Louis Leprince-Ringue.

Comblé d'honneurs et de distinctions prestigieuses, il repart en terre Adélie pour fêter ses 80 ans, et il retourne, la même année, au pôle Nord avec l'expédition Au pôle Nord en ULM, de Hubert de Chevigny et Nicolas HulotNicolas Hulot.

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Vue satellite de l'Antarctique. © DR

En savoir plus sur Paul-Émile Victor

Le centre polaire Paul-Emile Victor (situé à Prémanon, dans le Jura) est un musée qui permet de retracer les grandes conquêtes historiques des régions polaires, de découvrir la faunefaune du grand Nord, la géographie polaire, les expéditions modernes et beaucoup d'autres facettes polaires...

Voir le site du centre polaire Paul-Émile Victor.