Biographie
1 - Formation universitaire classique
Depuis mon plus jeune âge, les animaux me fascinent par leur extraordinaire diversité, leur capacité d'adaptation à tous les types de milieux, leur étrangeté dans un monde où l'Homme tente de tout dominer. Source inépuisable d'imagination et d'évasion, de découvertes et de connaissances, l'étude du monde vivant est captivante, presque enivrante, et j'ai su très tôt dans quel domaine j'orienterais mes futures activités professionnelles.
Le biologiste doit être avant tout curieux : il doit savoir observer, se documenter, échanger, s'armer de patience pour entrer dans l'intimité de ces « bêtes » qui nous entourent et avoir le privilège de découvrir leurs mœurs. Comme beaucoup d'enfants, j'ai constitué très tôt des classeurs remplis de fiches sur les animaux, des plus communs aux plus incroyables.... Avec le temps, mes classements se sont sophistiqués et m'ont plongée régulièrement pendant des heures et des jours dans un univers virtuel, qui n'avait rien à envier au surf moderne sur les lignes ADSL.
Au collège, cette passion a pris un tour plus militant grâce à une professeure de sciences naturelles responsable d'un « club Nature » qui a soudé autour d'elles des équipes de passionnés autour des grandes questions liées à l'environnement, qui à l'époque étaient plutôt d'avant-garde (nucléaire, protection de la nature, éducation à l'environnement, gestion des déchets, etc...). Je lui suis profondément reconnaissante pour l'incroyable travail qu'elle a réalisé avec les jeunes (aujourd'hui moins jeunes) afin qu'ils prennent une part active aux changements de notre société, et dont j'ai de nombreux exemples encore autour de moi aujourd'hui.
Baccalauréat en poche, je me suis donc lancée dans des études universitaires en biologie avec une nette orientation pour l'étude du comportement animal malgré les nombreuses réactions de l'entourage m'alertant sur le manque de débouchés professionnels. J'ai privilégié tout au long de ce cursus, et dans le cadre d'activités extra-scolaires, les stages de terrain, multipliant les « sorties naturalistes ».
En bottes et ciré, avec d'autres passionnés de terrain, j'ai passé des heures et des jours, bouquins à la main, jumelles autour du cou, à la recherche de tout ce qui pouvait bouger, se cacher, chanter, à dénicher empreintes, traces, crottes et pelotes, poils et plumes, os et dents, à réaliser herbiers, alguiers, et écrire toutes sortes de documents sur les vies et mœurs des animaux. Ces multiples expériences ont été, de fait, très enrichissantes sur le plan personnel et ont largement contribué à conforter mon souhait de poursuivre dans un laboratoire de recherche.
C'est ainsi que pendant 3 mois, grâce à l'annuaire des laboratoires de la Société Française d'Etudes du Comportement Animal, j'ai frappé à de nombreuses portes afin de trouver un sujet de thèse qui pouvait satisfaire à la fois mon désir d'étudier l'animal dans son milieu et celui de trouver un environnement scientifique favorable qui puisse déboucher sur un métier. Suite à l'époque à des problèmes récurrents d'allergies, et après avoir éliminé toutes sortes de propositions sur des organismes à poils ou à plumes, j'ai finalement découvert le monde des drosophiles en poussant les barrières du campus CNRS de Gif-sur-Yvette. Bien que cet insecte soit un organisme modèle pour les études en génétique, il était ici (et est toujours d'ailleurs) étudié dans son cadre naturel afin de déterminer les scénarios évolutifs de l'apparition des espèces. C'est cet aspect lié à l'écologie, la biogéographie et à l'évolution des espèces sur un organisme dit de « laboratoire », qui m'a particulièrement fascinée. Vingt ans plus tard, j'apprécie toujours autant de travailler sur ce minuscule être vivant qui rassemble une très large communauté internationale dans des domaines extrêmement variés. L'ensemble de ces travaux fournit une connaissance sans égal en science des processus biologiques et de leurs conséquences sur le fonctionnement de l'individu.
Ces recherches alimentent de façon continue celles menées sur des espèces d'intérêt, y compris l'Homme.
2 - Formation et diplômes
1979 : Bac D au Lycée Fustel de Coulanges à Massy (91)
1981 : DEUG B, Science de la nature et de la vie à l'Université Paris XI (Orsay)
1983 : Maîtrise de Biologie des Organismes et des Populations à l'Université Paris XI (Orsay)
1984 : Diplôme d'Etudes Approfondies d'Eco-Ethologie-Aménagement à l'Université Rennes I (mention Très Bien)
1989 : Doctorat de l'Université Paris XI (mention très honorable avec les félicitations du jury) sur "Diversité des spermatozoïdes et compétition spermatique chez les drosophiles" : Directeur de thèse Daniel Lachaise
2001 : Habilitation à Diriger des Recherches de l'Université Paris XI (Orsay) "Conflit sexuel et stratégies spermatiques"
3 - Postes occupés
1990 : Chargée de Recherches au CNRS affectée à l'UPR 9034, Biologie et Génétique Evolutives (Directeur Jean R. David)
1992-1993 : Détachement en Post-doctorat à l'Université McMaster, Département de Biologie Hamilton, Ontario, Canada (Professeur Rama S. Singh
2004 : Collaboratrice du Centre de Vulgarisation de la Connaissance de l'Université Paris XI
2006 : Directrice-adjointe du Laboratoire Evolution, Génomes et Spéciation, CNRS - UPR 9034 Gif-sur-Yvette (Directeur Pierre Capy)