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    Les envenimations surviennent principalement en zone rurale, quoique certaines grandes villes tropicales notamment ne soient pas épargnées.

    Vipère cornue. © Halimqd, Shutterstock
    Vipère cornue. © Halimqd, Shutterstock

    La sévérité des envenimations dépend en grande partie de l'espèceespèce responsable de la morsuremorsure : quantité et composition du venin sont les facteurs essentiels ; cependant, l'âge, l'état de santé de la victime ainsi que les capacités de prise en charge médicale peuvent avoir une influence déterminante sur l'évolution clinique et le pronosticpronostic.

    Piqûre ou morsure : un mécanisme de défense

    La rencontre d'un Homme et d'un serpent venimeuxvenimeux n'est pas fortuite. Les activités du premier et les comportements du second expliquent les rencontres et, éventuellement, la piqûre ou la morsure qui apparaît davantage comme un mécanisme de défense - une réponse généralement proportionnée - à ce qui est vécu, autant par l'Homme que l'animal, comme une agression...

    Bien que la déclaration des morsures de serpent soit parcellaire dans de nombreux pays et les informations épidémiologiques insuffisantes, le plus grand nombre d'envenimations s'observe dans les pays en développement. Deux mécanismes, climatique et économique, se potentialisent. D'une part, les animaux venimeux sont plus abondants sous les climatsclimats chauds et humides, ou à proximité des lieux arrosés dans les zones arides. D'autre part, la pauvreté favorise par plusieurs processus le contact avec l'animal venimeux, l'accidentaccident et une évolution préjudiciable, faute notamment d'infrastructures et d'équipements sanitaires appropriés.

    <em>Psammophis</em> (ici <em>P. sibilans</em>) : les Psammophis sont des couleuvres venimeuses particulièrement fréquentes en Afrique subsaharienne vivant à proximité de l’Homme. Fort heureusement, la morsure n’entraîne pas d’envenimation. © Photo J.-P. Chippaux
    Psammophis (ici P. sibilans) : les Psammophis sont des couleuvres venimeuses particulièrement fréquentes en Afrique subsaharienne vivant à proximité de l’Homme. Fort heureusement, la morsure n’entraîne pas d’envenimation. © Photo J.-P. Chippaux

    Des activités propices aux risques de morsures

    Dans la plupart des pays en développement, la population à risque de morsure de serpent est composée de sujets jeunes, le plus souvent adultes masculins. La rencontre a lieu généralement aux champs ou sur le trajet, ce qui explique que l'incidenceincidence soit plus élevée dans les pays du Sud où l'agricultureagriculture et l'élevage restent les principales activités économiques. Par ailleurs, l'absence de mécanisation de l'agriculture et l'élevage extensif facilitent le contact avec les animaux venimeux, ce qui accroît considérablement le risque de morsure.

    Certaines activités professionnelles ou récréatives correspondent à une exposition spécifique. L'écotourisme, particulièrement en vogue depuis quelques années, a sensiblement augmenté les risques de rencontre avec des animaux venimeux. Toutefois, dans les pays tropicaux, les accidents par morsure de serpent restent peu fréquents chez les touristes.

    Dans les pays industrialisés où les envenimations sont beaucoup plus rares, sauf en période estivale en raison de l'adoucissement du climat et d'une activité champêtre plus importante, les accidents les plus sévères sont liés à des professions ou occupations en rapport avec les animaux venimeux. L'expansion des nouveaux animaux de compagnie (NAC), qui concerne de plus en plus l'élevage d'animaux venimeux, se traduit par des accidents fréquents et sévères.