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Les volcans du Vanuatu sont situés dans une zone de convergence (subduction) des plaques australienne et pacifique, ils appartiennent à la "ceinture de feu du Pacifique (Ring of fire)" qui concentre près de 70 % de l'activité volcanique mondiale.
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Les volcans du Vanuatu sont situés dans une zone de convergence (subduction) des plaques australienne et pacifique, ils appartiennent à la "ceinture de feu du Pacifique (Ring of fire)" qui concentre près de 70 % de l'activité volcanique mondiale.
L'île d'Ambrym, célèbre pour ses tambours et une pratique soutenue de la magie, forme, avec son sous-bassement immergé, un strato-volcan basaltique de 50 km de long sur 35 km de large qui est couronné par une très grande caldeira d'environ 12 km de diamètre qui est occupée par les deux très grands cônes en activité permanente du Benbow (1160 m) et du Marum (1270 m).
L'activité de ce dernier s'exerce actuellement au travers de trois cratères dont le nom du plus ancien, Mbwelesu, signifie « cochon sauvage » dans une des langues d'Ambrym suivi de Taten Mbwelesu (le fils ) et du petit fils né au début des années 90 (Niri Taten Mwbelesu...) ; le très fort ronflement émis à certaines périodes par le volcan est à l'origine de cette appellation.
La découverte d'un large anneau de tufs basaltiques par les géologues de l'IRD a suggéré que la formation de la caldeira s'est produite suite à une éruption cataclysmique complexe et prolongée correspondant à la vidange d'un réservoir basaltique. Les quatre séquences identifiées par différents affleurements et dépôts volcaniques explicitent l'enchaînement et la durée du cataclysme qui s'est produit il y a 2 000 ans (14C) et a décapité le volcan en expulsant quelque 60 à 80 km3 de produits volcaniques, soit l'équivalent de 20 km3 de roches volcaniques. Un croquis volcanologique nous indique la localisation des principaux évènements préhistorique et historique situés dans la caldera.
Le rôle de l'eau, fondamental dans le déclenchement et l'évolution de cette éruption , explique un caractère fortement explosif pour un magma basaltique. Un nombre de structures caldériques sous-marines et aériennes largement répandues sur l'arc insulaire des Nouvelles Hébrides donnent à l'eau un rôle fondamental dans le déclenchement et l'évolution des éruptions sur les volcans du Vanuatu. Nous avons mesuré une augmentation de la sismicité au moment de très fortes pluies (en moyenne il tombe 5 000 mm d'eau par an à 700 mètres d'altitude à proximité du centre de la caldera).
La carte des menaces explique les différentes conséquences liées à 3 degrés d'activité :
- Une activité faible qui se situe essentiellement dans et en bordure des 4 cratères qui au cours des années 90 ont tous été occupés de manière épisodique (Niri Taten et Taten Mwbelesu) ou permanente (Mbwelesu et Benbow) par des lacs de lave.
- Une activité moyenne (1914,1962,1968,1972,1986,1988-89...) qui peut se traduire par de larges écoulements de laves basaltiques émises au travers de fissures orientés dans un axe privilégié (N 105° E) et qui peuvent s'écouler dans la caldeira sur des distances de plusieurs kilomètres (2 km en 1986, 4 km en 1988 et 1989) avec une progression d'environ 250 mètres par jour, soit une dizaine de mètres à l'heure . La hauteur de ces coulées est en moyenne de 3 mètres d'épaisseur, elle couvre chacune une surface d'environ 3 km2 pour un volume de lave d'une dizaine de millions de m3.
- Une activité forte (1894, 1913, 1929, 1937, 1942), caractérisée par de fortes éruptions pliniennes (1913, 1929...), des débordement de coulées ou d'importants dépôts de cendres qui menacent directement les villages. De très importantes explosions peuvent également se produirent aux extrémités ouest et est de l'île suite aux interactions magma-eau de mer.
Les deux importantes manifestations du début du XXe siècle (1913 et 1929) ont conduits à des déplacements de population temporaires (vers Malicolo) ou définitifs vers Port-Vila (la capitale).
Les villages installés au nord d'Ambrym dont le volcanisme est le plus ancien sont les moins menacés ; ce sont depuis quelques décennies principalement les pluies acides qui en fonction des directions des vents menacent la partie ouest de l'île et causent des dégâts aux cultures en accroissant l'acidité des eaux de pluies.