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    La carrière du Wingertsberg se trouve à environ 1,5 km au sud-est du Laacher See. Cette carrière est constituée d'un front de taille d'une trentaine de mètres de hauteur. 

    Photographie du front de taille (les personnes en bas de la photo donnent l'échelle) de la carrière du Wingertsberg. © DR

    Photographie du front de taille (les personnes en bas de la photo donnent l'échelle) de la carrière du Wingertsberg. © DR

    On y observe la succession phonolitique issue du Laacher See. Cette séquence est subdivisée en trois :

    • la Lower Laacher See Tephra (LLST) ;
    • la Middle Laacher See Tephra (MLST) ;
    • l'Upper Laacher See Tephra (ULST).
    Vue schématique et interprétative du front de taille du Wingerstberg. © DR

    Vue schématique et interprétative du front de taille du Wingerstberg. © DR

    La Lower Laacher See Tephra

    Les poncesponces blanches éjectées en premier (LLST) forment des couches (ou stratesstrates) horizontales. Elles sont les plus vésiculées et contiennent très peu de grands cristaux (ou phénocristaux). La plupart de ceux-ci sont de la sanidine. Ces dépôts possèdent un granoclassement. Chaque strate est due à une explosion.

    La Middle Laacher See Tephra

    Les échantillons de la MLST sont un peu plus sombres. De plus, ils sont souvent hétérogènes et présentent des variations de coloration (gris clair à gris sombre). Le pourcentage de phénocristaux est plus important que dans la LLST et il existe plus de minérauxminéraux mafiques.

    Dans cette partie de la séquence, on trouve deux types de strates :

    • des couches massives à toittoit plat et à base ondulante avec des blocs plutôt rassemblés vers le toit de la strate. Ces dépôts sont issus de coulées pyroclastiquescoulées pyroclastiques dans lesquelles la concentration en éléments est forte. Donc les grains se soutiennent mutuellement. Les grains les plus gros sont ceux qui tiennent le mieux. Par conséquent, les plus petits décantent vers le bas, ce qui explique que les gros blocs se situent au toit de la couche. Ces éléments sont déposés par un courant laminairelaminaire. Ces niveaux ont une base érosive, ce qui explique la base ondulante des strates. C'est le front de la nuée qui érode les terrains ;
    • les autres couches de la MLST sont des niveaux à stratificationsstratifications internes fines obliques et ondulées, à base ondulée et à toit plus ou moins plat. Ces dépôts sont issus de déferlantes dans lesquelles les éléments sont plus isolés les uns des autres. Leur transport se fait alors par suspension dans un nuagenuage gazeux. Pendant l'avancée de la nuée, les grains se sédimentent et sont alors transportés par traction. C'est ce changement de mode de transport qui est à l'origine des stratifications obliques. Ces éléments sont déposés par un courant turbulent. On trouve dans ces niveaux des lamines dues à une augmentation de la force du courant. Si cette force augmente encore, on observe des antidunes (image ci-dessous) où les processus d'érosion et d'accrétion sont inversés par rapport aux dunes d'un désertdésert à cause de la violence des ventsvents.

    Antidune. © DR

    Antidune. © DR

    L'Upper Laacher See Tephra

    La ULST est la zone la plus riche en phénocristaux et en minéraux mafiques. Les phlogopites observées ici sont issues des basaltesbasaltes sous-jacents. C'est aussi la zone dont la couleur est la plus sombre. Elle est uniquement constituée de strates à toit plat, base ondulante et à stratifications obliques dues à des déferlantes.

    Conclusion sur les dépôts de la carrière du Wingertsberg

    Dans toute la série (LLST-MLST-ULST), on trouve des blocs de basalte anguleux avec figure de charge. Il s'agit de blocs de roches qui ont suivi une trajectoire balistique avant de s'écraser à la surface. C'est le choc avec cette surface qui a déformé cette dernière en créant la figure de charge.

    Aucun sol, ni figure de ravinement n'existe dans toute la série, ce qui prouve que ces dépôts se sont faits en une seule fois.