au sommaire


    La montagne Noire, qui est toujours verte, dégage une magie par la richesse de son patrimoine. Son point culminant est le pic de Nore. Nous découvrirons également ici la cité de Sorèze, riche d'un passé prestigieux, et l'oppidum de Berniquaut.

    La montagne Noire 

    La montagne Noire abrite à ses pieds la ville de Mazamet, dans le Tarn. C'est un massif montagneux situé à l'extrémité sud-ouest du Massif central. Il sépare les départements du Tarn, de l'Hérault et de l'Aude.

    Son point culminant est le pic de Nore, à 1.210 mètres. La montagne Noire est incluse dans le parc naturel régionalparc naturel régional du Haut-Languedoc.

    La montagne Noire et une partie de la commune de Thézan-lès-Béziers. © Christian Ferrer, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0

    La montagne Noire et une partie de la commune de Thézan-lès-Béziers. © Christian Ferrer, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Limites géographiques de la montagne Noire

    • à l'ouest, la plaine toulousaine ;
    • au sud, le détroit de Carcassonne et la plaine du Languedoc ;
    • à l'est, le grand causse du Larzac et le bassin de Lodève ;
    • au nord, le bassin de Saint-Affrique.

    Le tout forme un rectangle de 100 km sur 40 d'orientation SSO-NNE.

    C'est une montagne mythique et secrète. Sa façade impressionnante domine la vallée du Thoré et la plaine du Lauragais ; elle dessine les contours du parc du Haut-Languedoc et son versant méridional annonce la Méditerranée. Le canal du Midi y puise ses sources.

    Histoire de la montagne Noire : les Saintponiens

    Installés dans le Haut-Languedoc vers 3500 av. J.-C., les Saintponiens ont laissé de nombreuses traces : dolmens, menhirs, gravures rupestres ou statues-menhirs des premiers chasseurs à l'âge du bronze. L'illustre oppidum de Berniquaut, habité dès la fin de la Préhistoire, verrouille l'étroite vallée du Sor et offre un panorama sur la plaine de Revel. À voir aussi : le musée de la Préhistoire de Saint-Pons.

    Occupée par les Celtes puis par les Wisigoths, la colline de Sainte-Juliane, près de Roquecourbe, dans la vallée de l'Agout, abrite un site archéologique. Sur le plateau de La Salvetat, la voie romaine Narbonne-Cahors témoigne des échanges entre le littoral et la montagne. 

    Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minièresBureau de recherches géologiques et minières) d'Occitanie et le conseil départemental de l'Hérault ont édité une brochure en deux parties intitulée « Hérault Terre de découverte géologique ». Elle comporte une carte géologique, une mosaïque des secteurs les plus intéressants, un aperçu géomorphologique et un historique de la formation du département.

    BRGM Occitanie : 1039 rue de Pinville, 34000 Montpellier. Tél. : 04 67 15 79 80. 

    La cité de Sorèze

    Les ruelles médiévales de Sorèze et son clocher-donjon fortifié méritent un arrêt prolongé, mais le joyau demeure l'abbaye école royale. Bâtie par Pépin le Bref en 754, cette abbaye devint école royale militaire jusqu'à la Révolution. Lacordaire lui redonnera brillance à la fin du XIXe siècle. De nombreuses personnalités ont étudié sur ses bancs. C'est aujourd'hui un centre culturel patrimonial aux multiples animations.

    L'abbaye école de Sorèze. © G60, Flickr, CC by-nc 2.0

    L'abbaye école de Sorèze. © G60, Flickr, CC by-nc 2.0

    L'oppidum de Berniquaut

    L'oppidum de Berniquaut domine de ses 568 mètres la ville de Sorèze. Durant l'âge du ferâge du fer (700 av. J.-C.)), il abritait un village qui se nommait Verdun « hauteur fortifiée » en gaulois. Cette communauté fut importante durant la période de la Tène III (120 à 50 av. J.-C.). On y a trouvé une monnaie des Ruthènes (Gaulois de l'Aveyron), ornée d'un sangliersanglier. Le site fut abandonné pendant la paix romaine ; il fut à nouveau occupé à partir du IIIe siècle. Une tour, dont il reste quelques ruines, permettait de faire des signaux optiques avec les oppida voisins : Contrast de Massaguel, Puylaurens, la Tour de Roquefort... Ce point romain était stratégique pour la surveillance des passages.

    Au Moyen Âge, les habitants s'installaient sur ces défenses naturelles dominant le bassin du Sor. Ils trouvaient une protection auprès de l'abbaye Notre-Dame de la Sagne. Le village de Berniquaut, qui s'appelait Verdun, est mentionné pour la première fois dans l'acte de fondation de l'abbaye de Sorèze, en 816, sous Louis le Pieux. Au XIIe siècle, Berniquaut était une possession des vicomtes d'Albi, cogérée par le seigneur du château de Roquefort et l'abbé de Sorèze.

    Encore aujourd'hui, les fondations d'une tour sont visibles ainsi que des remparts médiévaux et des rues ; on aperçoit des traces de char dans le rocher. Il faut par ailleurs visiter les collections archéologiques du musée de Sorèze : on y voit les objets trouvés à Berniquaut durant les années 1970-1980.