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    Si l'histoire des dinosauresdinosaures peut être vue comme celle d'un succès évolutif, les portant à une position « dominante » au sein des écosystèmesécosystèmes continentaux du MésozoïqueMésozoïque, il reste à s'interroger sur les raisons de cette réussite.

    La supériorité des dinosaures. © Metha1819, Shutterstock

    La supériorité des dinosaures. © Metha1819, Shutterstock

    Le monde du Trias : les continents réunis de la Pangée

    Le monde du TriasTrias supérieur n'est pas le nôtre géographiquement. Les continents sont encore réunis en une masse unique, la Pangée, ce qui facilitera la dispersion des dinosaures sur toutes les terres émergées. Il est impossible de dire où sont apparus les premiers dinosaures, mais à la fin du Trias on rencontre des animaux assez semblables de l'Asie du Sud-Est à l'Amérique du Sud, en passant par l'Europe centrale et l'Amérique du Nord. Une telle configuration géographique a dû favoriser l'expansion des dinosaures, mais ne suffit pas à expliquer leur succès.

    Le monde au début du Trias (237 Ma). © Professeur Bourque, université Ulaval,Canada

    Le monde au début du Trias (237 Ma). © Professeur Bourque, université Ulaval, Canada

    La supériorité des dinosaures : l'évolution anatomique

    Dans une optique darwiniste, ce succès devrait tenir à une certaine supériorité par rapport à d'autres groupes animaux contemporains, la sélection naturellesélection naturelle ayant alors favorisé les dinosaures. Un aspect souvent évoqué concerne l'appareil locomoteur : les dinosaures n'étaient pas des reptilesreptiles « rampants ».

    Comme l'indique leur anatomieanatomie, leurs membres redressés maintenaient le tronc soulevé au-dessus du sol, permettant ainsi une locomotion plus efficace que la reptation chez des animaux de grande taille. La plupart des autres reptiles du Trias étaient moins « avancés » à cet égard, avec des membres moins verticaux, et peuvent avoir souffert de ce fait d'un désavantage sélectif vis à vis des dinosaures. Mais la supériorité relative des dinosaures ne tient pas forcément à ce seul point. D'autres raisons peuvent avoir joué un rôle.

    Sang chaud ou sang froid : la question

    Depuis une trentaine d'années se poursuit une controverse sur la physiologie des dinosaures : étaient-ils des animaux à température interne variable en fonction du milieu, comme le sont les reptiles d'aujourd'hui, ou leur métabolismemétabolisme leur permettait-il de maintenir une température stable, comme c'est le cas chez les oiseaux et les mammifèresmammifères ?

    Reconstituer la physiologie d'êtres disparus, à partir des seuls fossiles qu'ils nous ont laissés, n'est pas simple. En dépit d'arguments tirés de l'anatomie, de l'histologiehistologie, de l'ichnologie, la controverse sur les « dinosaures à sang chaud » n'est pas encore parvenue à son terme, même si aujourd'hui on ne peut plus guère croire qu'ils aient été simplement des versions agrandies d'un lézard ou d'un crocodilecrocodile. Tout porteporte à croire que les dinosaures n'étaient pas simplement des « animaux à sang froid », mais les détails de leur métabolisme, qui pourrait bien ne plus avoir d'équivalent exact dans la nature actuelle, restent à préciser. Il ne faut d'ailleurs pas perdre de vue que les conditions climatiques du Mésozoïque, période « chaude » sans calottes glaciairescalottes glaciaires aux pôles, étaient sensiblement différentes de celles d'aujourd'hui, et que c'est dans cet environnement que s'est déroulée l'évolution physiologique des dinosaures.

    Dinosaures et mammifères : dominants et dominés

    Il n'en reste pas moins qu'en même temps que les dinosaures est apparu un autre groupe de vertébrésvertébrés promis à un grand avenir, à savoir les mammifères. Pendant plus de 150 millions d'années, les deux groupes ont évolué côte à côte, les dinosaures dans le rôle des vertébrés « dominants » sur les continents, les mammifères de façon plus discrète, sans jamais atteindre une grande taille (sauf pour le baluchitère, le plus grand mammifère terrestre ayant existé) et en se diversifiant de façon modérée, jusqu'à ce que la disparition des premiers vienne laisser le champ libre aux seconds, il y a 65 millions d'années. Peut-être l'expansion des dinosaures a-t-elle bridé celle des mammifères, mais les raisons profondes du phénomène restent à découvrir.