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    Des paysages à l'américaine

    Des paysages à l'américaine

    • Le ventvent, l'eau, l'homme

    Le vent et l'eau ont creusé des cirques, sculpté des cheminéescheminées de fées, donnant aux sites de Rustrel et de Roussillon des allures de parc de l'ouest américain. Mais cette érosion naturelle n'aurait jamais été aussi intense sans l'intervention de l'homme qui, en creusant galeries et carrières pour l'extraction du mineraiminerai, a largement contribué à la formation de ces paysages.

    • Le Colorado provencal de Rustrel

    Rustrel est la cathédrale des ocresocres, le paradis des photographes, le joyau du Vaucluse. Le dépaysement est complet : des cheminées de fées jaunes... aux falaises bariolées. Il faut passer une journée dans le cirque de Bouvène pour sentir les couleurs des roches se métamorphoser au gré des heures et, surtout, assister au moment du couchant, à l'embrasement violent des collines pourpres sous les rayons du soleil. Au fond du cirque l'incandescence des dunes de sablesable frappe l'imagination, un cavalier Navajos venant d'une réserve indienne va t- il apparaître ?... Au fond de la vallée prend naissance la Doa, un ruisseau aux humeurs changeantes.

    Après l'orageorage, les eaux claires de la Doa sont chargées de pigments arrachés à la colline ; le ruisseau se teinte des couleurs du temps passé, lorsque les hommes s'en servaient pour laver le sable ocreux. Le Colorado Provençal n'a vraiment pas usurpé son nom : derrière chaque monticule se cache une gamme chromatique nouvelle, chaque dune a son théâtre naturel qui n'attend plus que ses acteurs pour rejouer une œuvre classique chère à Jean Vilar ou plus simplement une conquête de l'ouest en terre provençale.

    • Les couleurs du temple de Roussillon

    A Rousillon la discrétion est de rigueur ; en effet, c'est au dessus de la pinède que les falaises lumineuses de la Chaussée des géants s'exhibent. De sang et d'or, le site de Roussillon a ceci de merveilleux : exposer tous les coloris possibles des ocres. Illuminées dès le matin par les rayons chauds de l'astre du jour, les falaises flamboient en une débauche de jaunes, roses et violets. A l'extrémité du sentier des Aiguilles, la forêt s'ouvre sur un cirque dont les parois rocheuses, aux allures de mesas américaines sont encadrées par des pitons, gardiens des couleurs du temple.

    La chaussée des géants à Roussillon<br />Crédits photos - tous droits réservés - Patrice VISIELOFF, TERRE ET VOLCANS.

    La chaussée des géants à Roussillon
    Crédits photos - tous droits réservés - Patrice VISIELOFF, TERRE ET VOLCANS.

    Mais seule la lumièrelumière douce des brumesbrumes d'automneautomne révèle admirablement le caractère naturel des ocres. Les rochers et les dunes ne s'enflamment plus sous le soleil levant, mais irradient lentement toute la profondeur de leurs coloris et diffusent les teintes secrètes, cachées à l'abri des incarnats. Le citron et le safransafran s'exhibent dans les roches sous la lueur des grenats et roses enfouis à leurs pieds. Des dentelles de grèsgrès cachées sous la pinède s'enveloppent d'or et de cuivrecuivre.

    La carrière d'ocre de Roussillon<br />Crédits photos - tous droits réservés - Patrice VISIELOFF, TERRE ET VOLCANS.

    La carrière d'ocre de Roussillon
    Crédits photos - tous droits réservés - Patrice VISIELOFF, TERRE ET VOLCANS.

    Limiter la visite des ocres aux seuls sites de Rustrel et de Roussillon serait trop restrictive, car de Gignac à Gargas, en passant par Villars, nombreuses sont les collines du pays d'Apt qui invitent à la découverte. Dans les boisbois, les anciennes carrières des ocriers ont conservé des rochers, des aiguilles, des dentelles aux teintes pures. Les décors sont ici grandeur nature et que ce soit pour organiser un défilé de mode, un tournage publicitaire ou les photographiesphotographies éternelles d'un mariage, le soleil charmeur sera toujours là en révélateur des ocres du Vaucluse.

    • La fôret secrète

    Les sites ne sont pas limités aux couleurs éclatantes des ocres. La forêt de pins d'Aleppins d'Alep est un élément majeur de notre décor. Tout en apportant une gamme supplémentaire de verts, la pinède aérée réserve ombre et fraîcheur, ce qui contrastecontraste avec les terres brûlées du cirque des Aiguilles.

    Sur ces terres de sables, la flore s'est adaptée aux sols siliceux et contraste avec la végétation dominante des collines calcairescalcaires du reste de la région. A observer, quelques plantes silicicoles, comme la bruyère
    callune.

    Bruyère Callune

    Bruyère Callune

    Au Colorado de Rustrel, la coupe géologique offre, de bas en haut, le passage des sables et grès, vers les calcaires des cornichescorniches, entraînant des modifications progressives de la couverture végétale. Au fond du cirque de Bouvène, les plantes silicicoles typiques des ocres cèdent peu à peu du terrain aux espècesespèces calcicolescalcicoles traditionnelles de la Provence, avec même la réapparition des chênes et des châtaignierschâtaigniers.

    Prêles, primevères et aulnes ont colonisé les sous-bois humides au-dessus de la cascade de Barries ; les jonquilles et narcisses prolifèrent au printemps dans les prairies humides de Gignac.