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Un aperçu de la production
De qualité insuffisante, les marbresmarbres jurassiens n'ont pas été utilisés pour la statuaire à l'exception notable de l'albâtre. Des textes d'archives, confirmés par l'observation directe, attestent l'utilisation d'albâtre de Saint-Lothain à l'église de Brou au 16e siècle pour la réalisation des tombeaux de Philibert le Beau et de Marguerite d'Autriche : gisants inférieurs (oeuvre de Conrad Meit, achevés en 1531), décor architectural et statuettes de sybilles. La statue de la Trinité conservée en l'église de Saint-Lothain est dans ce même albâtre gypseux.
Gisant inférieur du tombeau de Marguerite d'Autriche, monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse - Photo : Inv. Y. Sancey - © Inventaire général, ADAGP, 1997/Musée de Brou
La constructionconstruction et la décoration architecturale font appel à des produits variés : pilastrespilastres et colonnes, panneaux muraux, plinthesplinthes, dallages, escaliersescaliers, devantures, etc. Se distinguent particulièrement les réalisations du 16e siècle, tel l'ensemble des 24 colonnes en marbre de Sampans animant la façade de l'Hôtel de ville de GrayGray (Haute-Saône), bâti à partir de 1567 par Richard Maire.
Façade antérieure de l'Hôtel de ville de Gray - Photo : Inv. Y. Sancey - © Inventaire général, ADAGP, 1997
Le 19e siècle n'est pas en reste, loin de là : signalons seulement, à titre d'exemple, les colonnes de l'église de la Trinité (1861-1867) à Paris, due à Ballu, en pierre du Jura provenant des carrières de Damparis.
L'ameublement civil et religieux offre de nombreux exemples d'oeuvres. La chaire à prêcher de la collégiale de Dole est la deuxième d'une série de cinq réalisées par l'Atelier dolois ou ses successeurs : datée de 1555 environ, elle associe les trois couleurs préférées de cet atelier, le rouge (de Sampans), le noir (de Miéry ?)) et le blanc (de l'albâtre pour les statues d'origine).
Chaire à prêcher de la collégiale Notre-Dame, Dole - Photo : Inv. Y. Sancey - © Inventaire général, ADAGP, 1997
Si les 18e et 19e siècles fournissent en abondance des exemples d'autels et de bénitiers, une place à part doit être faite à la production reine du 19e siècle : la cheminéecheminée. Chaque société lui consacre un catalogue, faisant généralement référence aux mêmes modèles, ce que Maurice Darras dénonce dans son manuel sur La marbrerie, en 1912 : « En effet, le catalogue qui régit le commerce des cheminées en France, et principalement à Paris émane d'un cerveaucerveau belge à qui les questions d'art sont plus indifférentes que celles des bénéfices commerciaux. Ses confrères ne voulant pas risquer les suites des efforts cérébraux que leur aurait causées la création d'un catalogue concurrent, se sont simplement contentés de changer les numéros, sans varier les modèles, et on ne conçoit plus de cheminées hors du catalogue type admis même par les auteurs des séries plus ou moins officielles. » Il est vrai qu'en ce domaine, les catalogues des marbreries ne brillent pas par leur originalité. Ils proposent néanmoins un grand choix de modèles de cheminées « en kit », se distinguant les unes des autres par des combinaisons différentes d'ornements, qui sont expédiées par wagons entiers dans toute la France.
Cheminée Louis XV en brocatelle violette, maison de Nicolas Gauthier à Molinges (modèle n° 54 du catalogue de la marbrerie de Molinges) - Photo : Inv. Y. Sancey - © Inventaire général, ADAGP, 1997
L'une d'elle, modeste ou de facture plus soignée, a peut-être un jour retenu votre regard.