au sommaire


    À la découverte des grottes : formation et typologie

    À la découverte des grottes : formation et typologie

    Les grottes se forment le plus souvent par l'action de l'eau sur des terrains calcairescalcaires, et sont caractéristiques des paysages karstiques.

    La grotte mâle de Ndemvoh s’ouvre par un porche de 120 mètres de large. Une seconde grotte s’ouvre juste à côté. Une légende locale relie les deux grottes par un lien de fraternité. Les grottes jumelles mâle et femelle hébergent chacune une divinité. © Olivier Testa

    La grotte mâle de Ndemvoh s’ouvre par un porche de 120 mètres de large. Une seconde grotte s’ouvre juste à côté. Une légende locale relie les deux grottes par un lien de fraternité. Les grottes jumelles mâle et femelle hébergent chacune une divinité. © Olivier Testa

    Comment se forme une grotte ?

    L'eau se fraie un chemin à travers les microfissures présentes dans des roches carbonatéesroches carbonatées, les dissout, formant avec le temps, dolinesdolines, gouffresgouffres, galeries, méandres, puits...

    Selon la géologiegéologie des lieux, les grottes peuvent se développer en réseaux labyrinthiques, étagés ou non, en gouffres à tendance verticale, en conduits noyés...

    Les différents terrains de formation des grottes

    D'autres roches solubles peuvent aussi conduire à la formation de cavités. On trouve des grottes dans le gypsegypse, le sel, la craiecraie... On parle dans ce cas de pseudokarst.

    Dans les terrains volcaniques, plusieurs types de grottes peuvent se créer. Les tubes de lavelave sont les plus fréquentes. Lorsque la lave s'écoule du volcanvolcan, une croûtecroûte se forme au contact du milieu extérieur. Une fois la lave évacuée, il peut rester un conduit pouvant atteindre plusieurs kilomètres.

    Le Cameroun est un pays qui ne dispose pour ainsi dire pas de calcaire, et la présence de grottes était jusqu'à présent anecdotique. On rencontre quelques grottes dans les tubes de lave du mont Cameroun, et des grottes originales dans la latéritelatérite, les grèsgrès, et les roches métamorphiquesroches métamorphiques et plutoniquesplutoniques du Sud du pays.

    L'Ouest Cameroun est un territoire d'altitude (1.000 à 2.700 mètres) constitué essentiellement de roches granitiques et de volcaniques. Très peu de recherches ont été entreprises pour étudier les grottes de ce territoire à priori peu propice à leur formation.

    Les villageois qui résident à proximité des cavités connaissent leur existence, mais cette notoriété ne dépasse guère les frontières de la chefferie.

    Caldeira des monts Bambouto. On distingue plusieurs dykes, dont, tout au fond, la dent de Babadjou (2.610 mètres), et le mont Mangwa qui culmine sur la droite (2.710 mètres). © Olivier Testa

    Caldeira des monts Bambouto. On distingue plusieurs dykes, dont, tout au fond, la dent de Babadjou (2.610 mètres), et le mont Mangwa qui culmine sur la droite (2.710 mètres). © Olivier Testa

    Les différents types de grottes

    Les roches rencontrées à l'Ouest ne sont pas karstifiables, et les cavités que l'on trouve sont souvent de petite taille. Les recherches récentes ont permis d'identifier plusieurs dizaines de sites, et des cavités que l'on peut diviser en trois catégories.

    • Les grottes creusées sous une dalle de basaltebasalteIssues du complexe volcanique des monts Bambouto, il y a plusieurs milliers d'années, une coulée de lave a recouvert un paléosol. Ce sol a ensuite été emporté par des phénomènes d'érosion, laissant un vide sous cette croûte basaltiquebasaltique ;
    • Les grottes se développant dans les interstices d'un chaos granitique. Les roches granitiques s'altèrent sous l'action de la pluie et peuvent former des boules granitiques pouvant atteindre plusieurs mètres de diamètre. L'empilement naturel de ces boules forme un chaos ;
    • Les grottes creusées dans le granitegranite ou le gneissgneissFormées dans la masse de granite par des phénomènes de dissolution, ces grottes sont rares et très originales.
    Empilement de boules granitiques, résidus de l’altération de la roche-mère. © Olivier Testa

    Empilement de boules granitiques, résidus de l’altération de la roche-mère. © Olivier Testa