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    La zone littorale est le siège d'un conflit permanent entre les phénomènes naturels et l'intervention humaine. C'est généralement une région fortement exploitée par l'agricultureagriculture, l'industrie et le tourisme et constamment affectée par l'action des processus marins que les aménageurs cherchent à minimiser de façon à conserver l'état actuel.

    Baie de Somme. © Cecile Petit, <em>Wikimedia commons,</em> CC by-sa 4.0

    Baie de Somme. © Cecile Petit, Wikimedia commons, CC by-sa 4.0

    Cordon de galets protégeant un polder - © Reproduction et utilisation interdites

    Cordon de galets protégeant un polder - © Reproduction et utilisation interdites

    L'intervention humaine se traduit par la constructionconstruction de mursmurs, digues, jetées, par l'apport de matériaux, par le curagecurage et l'approfondissement de chenaux, dans le but de fixer le trait de côte, de protéger des inondationsinondations, de conserver la valeur touristique des plages, de sécuriser l'urbanisation, de maintenir l'accès aux ports, de valoriser la production alimentaire...

    Estuaire de la Somme - © Reproduction et utilisation interdites

    Estuaire de la Somme - © Reproduction et utilisation interdites

    Pour comprendre la diversité des processus naturels qui agissent sur le trait de côte, leur action sur le bilan sédimentaire du littoral et leur interférence sur les travaux d'aménagement, nous choisirons comme exemple le littoral de la Manche, et plus particulièrement la côte picarde.

    Plage sableuse avec dune littorale - © Reproduction et utilisation interdites

    Plage sableuse avec dune littorale - © Reproduction et utilisation interdites

    Le littoral picard apparaît comme une zone en constante évolution et le bilan sédi­mentaire y est contrasté. Les côtes en cours d'érosion encadrent la baie de la Somme et celle de l'Authie où la sédimentationsédimentation prédomine. Le trait de côte a tendance à se déplacer au dépend du domaine continental dans les zones en situation d'érosion, ou du domaine marin dans les zones en sédimentation.

    L'érosion des côtes est sensible au Sud, le long des falaises crayeuses: la sta­tion d'Ault-Onival est menacée de disparition sans travaux de lutte contre la mer. Le cordon littoral de galets lui aussi subit les attaques marines ; sa destruction partielle entraîne l'inondation des Bas-Champs, comme cela a été le cas en 1990. La protection des Bas-Champs demande ainsi un entretien régulier du cordon. Au Nord, c'est l'éro­sion du haut de plage au niveau des stations balnéaires de Quend et Fort Mahon qui pose problème. Le colmatage des deux estuairesestuaires, et en particulier celui de la Baie de Somme, a également des conséquences préoccupantes sur la gestion de ces espaces. De vastes surfaces de zones tidale disparaissent chaque années; les schorres s'étendent au dépend des slikkes, les zones où prospèrent les coquillages, zones de nourriceries des oiseaux marins, s'amenuisent. Les chenaux desservant les ports se rehaussent, rendant l'accessibilité de plus en plus aléatoire.

    La gestion de cette frange littorale demande une démarche globale et des choix d'aménagement qui s'appuient sur des connaissances précises et actualisées. Le Conseil Général de la Somme a fait entreprendre depuis quelques années une série d'études hydrauliques et sédimentologiques dont les résultats puissent servir d'aide à la décision dans la politique à suivre et le choix des aménagements. A la suite de ces études, et des impératifs du contexte politique local, la stratégie d'aménagement adoptée privilégie le maintien du trait de côte actuel par des enrochements, des recharges en galets et des épis la préservation des accès aux ports de la Baie de Somme par des digues et des bassins de chasse.