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Les îles Saint-Pierre et Miquelon sont situées en Amérique du Nord, tout près de la côte sud de Terre-Neuve, soit à environ 20 km de la péninsule de Burin. Les îles ont une superficie totale de 242 km²...
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Les îles Saint-Pierre et Miquelon sont situées en Amérique du Nord, tout près de la côte sud de Terre-Neuve, soit à environ 20 km de la péninsule de Burin. Les îles ont une superficie totale de 242 km²...
Parmi les plantes caractéristiques des tourbières, on sera spécialement attiré par de superbes Orchidées comme Arethusa bulbosa ou Calopogon tuberosus (l'archipel compte d'ailleurs 21 espèces de cette famille au total !). Les plantes carnivores comprennent Drosera rotundifolia et D. intermedia, familières au visiteur européen, mais aussi la Grassette Pinguicula vulgaris, qui n'est pas à Miquelon réellement inféodée aux tourbières, mais plutôt aux rochers humides et pauvres et à certains sites herbeux. Les Lentibulariacées comportent 4 espèces d'utriculaires, bien plus typiques des tourbières :
Plus spectaculaire, Sarracenia purpurea arbore ses magnifiques urnes meurtrières. Notons aussi parmi les Graminées, Calamagrostis pickerengii et parmi les espèces ligneuses le bouleau Betula michauxii, endémique de Terre-Neuve, du Labrador et de quelques localités de Nouvelle-Ecosse.
Quelques autres éléments particuliers de la flore :
Environ 70 espèces de Cypéracées sont connues pour St-Pierre et Miquelon. Par ailleurs, 31 espèces de sphaignes, sur les cinquante qui peuplent toute l'Amérique du Nord, y sont répertoriées ! (ETCHEBERRY et al. 1987). 177 espèces de Bryoophytes au total ont été répertoriées sur l'archipel. LOUIS-ARSENE (1927) indiquait que " plus de 50% de la flore indigène " était composée de plantes aquatiques de marais ou de plantes semi-aquatiques. Si les connaissances ont évolué, le pourcentage doit rester grossièrement valable.
ABRAHAM (1986) montre qu'une bonne partie des champignons sont présents dans les zones humides : par exemple, Mitrula paludosa ne pousse que dans les ruisseaux peu profonds des tourbières.
Un Sclerotina poussant sur les tiges immergées des linaigrettes pourrait bien être une nouvelle espèce en Amérique du Nord.
Une Russula proche de aquosa et un Hygrophorus proche de colemannianus poussent en plein milieu des Sphaignes alors que Russula paludosa préfère les tourbières plus sèches.
Parmi les particularités des insectes des tourbières, dont certains groupes ont été étudiés sur l'archipel (Lépidoptères, Odonates, Coléoptères aquatiques...), évoquons le Nordique des tourbières (Oeneis jutta), un papillon de la famille des Satyridés dont les larves se nourrissent de cypéracées. Curieusement, l'imago apparaît dans l'archipel les années impaires et à Terre-Neuve les années paires !
De nombreux Lépidoptères diurnes se retrouvent en milieux humides (ABRAHAM, 1993). Le cuivré des Marais (Lycaena epixanthe) y est particulièrement abondant en août ; le Bleu nordique (Lycaeides idas) est un habitant typique de la lande à Éricacées et le Lutin brun (Incisalia augustinus) bien que d'apparition sporadique y existe aussi. Le Collier argenté (Boloria selene), observé dans les tourbières de Savoyard, est venu s'ajouter à la liste il y a quelques années.
Il existe plusieurs espèces de Noctuelles vivant en tourbière : Exyra rolandiana a une larve qui perce un trou à la base des feuilles (urnes) de Sarracénies, tisse un genre de voile au sommet de l'urne puis dévore tranquillement l'intérieur de la feuille. De plus, lors de l'élevage de ces larves, Daniel Abraham en a trouvé qui étaient parasitées par des diptères du genre Lyxophaga dont seulement trois spécimens étaient connus, déjà obtenus à partir de la larve d'Exyra rolandiana.
Parmi les Géomètres, plusieurs (Eulithis, Carsia, Xanthoria, Itame, etc..) ont adopté spécifiquement le milieu tourbeux.
Une Demoiselle, Enallagma cyathigerum a choisi ce milieu, contrairement à ses cousines des Étangs.
Les Coléoptères y fourmillent : Gyrins, et Dytiques (au moins une vingtaine d'espèces) par exemple.
Concernant les Hémiptères, les mares sont pleines de Gerris de Corises (Corixidés) et de Notonectes. Un Cantharide, Podabrus, est lié à la Sarracénie.
Parmi les Diptères, c'est pour le moins l'abondance. Un Midge (Chironomide), Metriocnemus knabi vit uniquement les urnes au dépends des insectes qui s'y décomposent. Les Bibionides y sont légion dès le printemps (" March Flies "), ainsi que les Aedes (cousins ou moustiques), présents dans toutes les mares ! La surface des mares est couverte de Dolichopodes (" Long-legged_Flies ") et nombre d'espèces de Syrphes y butinent les fleurs.
Chez les Hyménoptères, mis à part de nombreux Ichneumons, un Halictide, Evilaeus quebecensis est continuellement présent sur les fleurs de l'Aster des marais.
Ajoutons notre singulier et volant Criquet des joncs, Stethophyma lineatum, qui est un habitant spécifique de la tourbière, ce qui est assez rare chez les criquets.
Les espèces suivantes d'oiseaux se reproduisent notamment dans nos tourbières et étangs tourbeux : la Bernache du Canada (Branta canadensis), le Bruant des prés (Passerculus sandwichensis) et le Bruant des marais (Melospiza georgiana), le Goéland marin (Larus marinus), la Bécassine des marais (Gallinago gallinago), le Bécasseau minuscule (Calidris minutilla). Ajoutons aussi le Plongeon catmarin (Gavia stellata) dont quelques couples se reproduisent régulièrement dans les îles, ceci avait été noté déjà par Austin Cameron en 1964 ! ... Plus intéressant encore, cette espèce atteint sa limite sud de nidification ici dans nos îles !