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    Le Musée des antiquités, devenu Musée d'archéologie nationale en 2005, est consacré à l'archéologie de la France, créé par Napoléon III et installé dans le château de Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines.

    Avec environ 30.000 objets archéologiques, le Musée d'archéologie nationale possède l'une des plus riches collections d'Europe. Ces objets sont répartis en sept collections, allant des origines de la préhistoire (Paléolithique) à l'époque mérovingienne (VIIIe siècle). Il recèle, dans ses réserves, plus de deux millions d'objets.

    Le décret de création du Musée des antiquités celtiques et gallo-romaines fut signé par Napoléon III le 8 mars 1862. Les sept premières salles furent ouvertes en 1867.

    Le château de Saint-Germain-en-Laye abrite le Musée d’archéologie nationale. © KoS, Wikimedia Commons, GNU 1.2

    Le château de Saint-Germain-en-Laye abrite le Musée d’archéologie nationale. © KoS, Wikimedia Commons, GNU 1.2

    Brassempouy et la grotte des papes

    Brassempouy est un petit village des Landes où se trouvent deux gisementsgisements très anciennement explorés : la galerie des Hyènes et la grotte du Pape. Celle-ci fut explorée dès 1881, ce qui explique la faible attention portée à la stratigraphie. Édouard Piette décrivit des niveaux attribués au Solutréen puis, à la base, une couche pour laquelle il proposa le qualificatif « éburnéenne », en raison de l'abondance des fragments d'ivoire. C'est dans ces niveaux aujourd'hui rattachés au Gravettien qu'il recueillit plusieurs fragments de statuettes féminines, dont la Dame à la Capuche, aussi appelée Dame de Brassempouy, dès 1894. Édouard Piette rapprocha ces statuettes des représentations du Magdalénien des Pyrénées, ce qui fut contredit par Henri Breuil.

    À Brassempouy, on peut découvrir différents objets découverts au cours des fouilles menées sur le site de la grotte du Pape. Ces pièces sont présentées à la Maison de la Dame, un espace consacré au site de Brassempouy et à la très belle collection de moulages de statuettes paléolithiques, offerte au musée par Henri Delporte. Cette collection regroupe les copies des neuf statuettes de Brassempouy, mais aussi de la VénusVénus de Lespugue, de la Vénus de Willendorf ou encore des figurines de Malt'a, Grimaldi ou Dolni Vestonice.

    La Vénus de Brassempouy, conservée au Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, est l’une des plus anciennes représentations réalistes du visage humain connues. © Zolo, Wikimedia Commons, DP

    La Vénus de Brassempouy, conservée au Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, est l’une des plus anciennes représentations réalistes du visage humain connues. © Zolo, Wikimedia Commons, DP

    La Dame de Brassempouy

    Fragment de statuette en ivoire datant du Paléolithique supérieur (Gravettien, voilà 29.000 à 22.000 ans), la Dame de Brassempouy constitue l'une des plus anciennes représentations de visage humain réalistes.

    La Dame de Brassempouy a été taillée dans de l'ivoire de mammouthmammouth. Elle est haute de 3,65 cm, longue de 2,2 cm et large de 1,9 cm. Le visage est triangulaire. Le front, le neznez et les sourcilssourcils sont en relief, mais la bouche est absente. Une fissure verticale sur le côté droit est liée à la structure de l'ivoire. Sur la tête, un quadrillage formé d'incisions perpendiculaires a été interprété comme une figuration de la chevelure (tresses). La représentation, réaliste, ne correspond à aucun type humain. Elle est contemporaine des autres « Vénus » préhistoriques, comme celle de Lespugue, Dolni Vestonice ou Willendorf, mais s'en démarque par son caractère réaliste.

    <br />À gauche, la Vénus de Willendorf au Musée d’histoire naturelle de Vienne, en Autriche. À droite, réplique de la Vénus de Lespugue (Gravettien, Paléolithique supérieur), conservée au Musée de l'Homme, à Paris. La Vénus de Brassempouy se démarque de ces représentations par son réalisme. © Image de gauche : Matthias Kabel, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0 ; image de droite : DP

    À gauche, la Vénus de Willendorf au Musée d’histoire naturelle de Vienne, en Autriche. À droite, réplique de la Vénus de Lespugue (Gravettien, Paléolithique supérieur), conservée au Musée de l'Homme, à Paris. La Vénus de Brassempouy se démarque de ces représentations par son réalisme. © Image de gauche : Matthias Kabel, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0 ; image de droite : DP

    La Dame de Brassempouy est conservée au Musée des Antiquités nationales. L'ivoire, très sensible aux variations de température, d'hygrométriehygrométrie et de luminositéluminosité, l'empêche de faire partie de l'exposition permanente. La Dame de Brassempouy fit l'objet d'un timbre français en 1976, sous le nom de Vénus de Brassempouy. Elle fut reproduite par le dessinateur Georges Bétemps. Il est frappant de constater que dans le monde entier, aux mêmes époques, on retrouve le même type de représentations humaines.

    Pour aller plus loin

    • Brassempouy : la grotte du Pape, station préhistorique, Henri Delporte, Association culturelle de Contis, 1980 ;
    • L'image de la femme dans l'art préhistorique, Henri. Delporte, éditions Picard, 1993.

    Musée d'archéologie nationale
    Château - Place Charles de Gaulle
    78105 Saint-Germain-en-Laye
    Tél. : 01 39 10 13 00

    Maison de la Dame de Brassempouy
    352 rue du musée
    40330 Brassempouy
    Tél. : 05 58 89 21 73